Photographie de rue à Quito
La photographie de rue est un genre à part. En l'opposant à la photographie d'architecture, on définit la photographie de rue comme "une pratique dont le sujet principal est une présence humaine, directe ou indirecte, dans des situations spontanées et dans des lieux publics" (Wikipedia).Cette présence humaine amène le plus souvent vers un cadrage serré où la ville est un contexte suggéré. Pourtant les séquences me semblent laisser paraitre une certaine idée de la ville, que cette séquence soit sur une série, une journée ou un quartier. Cette idée est de voir la ville comme un lieu de vie, qui n'aurait aucun sens si elle n'était pas habitée.J'ai le sentiment de mieux connaitre Quito en photographiant ses habitants, ses travailleurs de la voie publique ou ses visiteurs. Je continue à produire également les photos nécessaires à la commande qui m'amène ici, mais la beauté de la photographie de rue est aussi que ça ne s'arrête jamais. Il y a toujours quelqu'un à voir, une scène à découvrir ou une lumière qui révèle.J'espère que ces quelques photos vous plairont, et si vous souhaitez découvrir une sélection de 10 ans de mes photographies de rue, il est encore temps pour quelques jours de pré-commander le livre "La Ville Miraculeuse", l'objectif est presque atteint et j'espère très fort qu'il puisse voir le jour.
Streets of Salvador in Black and White
Salvador, Bahia. Même après 6 mois ici, j'ai encore du mal à m'approcher de ceux que je croise. A moins que cette peur ne soit présente partout et que je ne sois pas encore bien habitué à l'endroit.Salvador a une identité particulière, je n'ai jamais ressenti cette énergie ailleurs. On dit de Salvador qu'elle est la plus grande ville africaine en dehors de l'Afrique. Le poids de l'histoire se ressent très fortement, particulièrement dans le quartier du Pelourinho où je passe le plus de temps à photographier. Le quartier tire son nom de la place du pilori, où les esclaves venus d'Afrique en bateau portugais étaient fouettés ou mis à mort.C'est maintenant un lieu de tourisme, temple du selfie ou d'Instagram avec ses murs colorés. On aurait du mal à imaginer cela dans d'autres lieux de mémoire, mais le Pelourinho est maintenant un quartier joyeux. C'est un lieu de rassemblement populaire, de fêtes religieuses, de regroupements d'écoles de Capoeira ou de percussions, un lieu de vie pour de nombreux artistes.Le rapport au temps des habitants de Bahia est lui aussi particulier. Le futur n'est pas pris en compte, le passé est mis de côté, seul le présent compte. Que fais-tu maintenant ? Pas demain, pas dans une semaine, pas dans un agenda, maintenant. Ce rapport au temps est une des merveilles de Bahia, et quel meilleur symbole que quelques instants capturés :
Bozo in Mali - Masters of the River
Artisans - Quique Dacosta et la passion dévorante
J'ai commencé à étudier plus en profondeur la pratique du portrait en photographie il y a un an à peine et j'aimerais à l'avenir vous présenter certains de ces travaux. Beaucoup ont en commun d'être des portraits d'artistes ou d'artisans et je voudrais commencer aujourd'hui par la rencontre qui m'a le plus impressionné récemment : Quique Da Costa.J'ai eu le privilège de passer 2 jours avec Quique Dacosta dont le parcours est une inspiration merveilleuse de persévérance et de prise de risque permanente. Quique Dacosta est le chef du restaurant qui porte son nom au Port de Denia dans la région de Valence en Espagne. Ce restaurant a 3 étoiles et si je ne connais que peu la gastronomie en dehors de la pâtisserie et du chocolat (grâce à mes jours heureux au Salon du Chocolat), je crois savoir dire quand j'apprécie une cuisine. De ce point de vue ces 2 jours à suivre Quique Dacosta constituent certainement ma plus extraordinaire expérience gastronomique.Ce que j'ai vu surtout en le côtoyant est l'immensité du travail nécessaire pour arriver au sommet de son art. Je crois que devenir photographe professionnel est très similaire pour un passionné de photographie au passionné de gastronomie qui voudrait ouvrir un restaurant. La tâche est gigantesque pour y arriver, la somme de compétences requise est extrêmement variée et la performance est toujours incarnée par celui qui la dirige.Quique Dacosta est un chef dont la présence et la qualité se ressentent dans toutes les décisions prise dans l'immense ouvrage que constitue maintenant son restaurant. Le choix des ingrédients, la sélection des producteurs de vins locaux, son équipe en salle qui sait mesurer à la perfection une ambiance, l'organisation de son équipe en cuisine pour toujours chercher de nouvelles pistes dans son laboratoire permanent, rien n'est calculé mais chaque élément est dans la quête éternelle de correction des défauts.Voir Quique Dacosta à l'oeuvre pendant deux jours à peine est une démonstration de la passion dévorante que je ressens quand des photos m'obsèdent en permanence : rien n'est laissé au hasard. Il suffit de prendre un exemple de cuisson de riz pour s'en rendre compte, pour chercher la perfection toutes les cuissons de toutes les variétés possibles de riz ont été référencées en encyclopédie.Cette attention au détail le plus infime est la marque des grands, j'espère que ces photos sauront le retranscrire.
Studio de créativité de Quique Dacosta Restaurante
Marché et Port de Denia
A table !
Desert in New York - une histoire de pari
Le projet Desert in the City est d'abord un pari. Quand je l'initiais il y a 2 ans et demi je cherchais un projet personnel qui puisse m'occuper dans une période creuse de ma nouvelle activité professionnelle, j'avais une intuition mais aucune certitude. Ma nuit de noël à Paris était improvisée, sans aucun repérage.J'étais instantanément satisfait du résultat, mais les jours qui ont suivi m'ont plutôt indiqués que ce pari était perdu. J'envoyais des propositions de publications à tout ce que la presse française compte de magazines ou d'hebdomadaires. Nombre de réponses : zéro. Zip. Nada. Parce que les photos étaient prises à Noël et que je trouvais qu'elles n'auraient aucun sens en été, je prenais un autre pari : ne les proposer qu'à un seul blog et attendre. Le succès était fulgurant, j'ai eu du mal à suivre le nombre de reprises et les sollicitations qui ont suivi.Desert in London était un nouveau pari, en essayant de reproduire cette expérience dans une ville que je connais très peu pour les prises de vues, dans un pays où je ne connais personne pour sa promotion. Depuis cette étape je ne pense qu'à une seule ville : New York. J'y pense depuis toujours en fait, puisque ce sont de vieilles photos de New York avant un ouragan qui m'ont inspiré ce projet.2 ans que j'espère y retourner.1 an à en rêver.6 mois à préparer et à me demander comment je vais pouvoir répondre au défi technique des grattes-ciel sur un projet où je me force à montrer la terre ferme.7 jours de repérages sur place.Et le jour du départ, à quelques heures du décollage, l'appel inattendu d'un ami qui vient de s'installer à Montréal, Matthieu. C'est lui qui a fait un nouveau pari, en décidant en quelques minutes de me rejoindre et de me suivre sur une nuit glaciale à New York.Nous travaillons en ce moment à la sortie du projet, il demande maintenant beaucoup de préparation avant de pouvoir montrer les photos. Mais ça arrive, vite. Le 9 février prochain pour exact.Musique : Little Things - Employee of the Year (album sur iTunes)Prises de Vues et Montage : Matthieu Blanco
Streets of New York
Ca y est. Je suis retourné à New York pour le projet auquel je pense depuis 2 ans et qui est rendu possible par ceux qui l'ont soutenu en début d'année : Desert in New York. C'est un sentiment bizarre, j'ai tellement anticipé ces 10 jours, pensé au matériel qui serait nécessaire pour réussir les photos, prévu le parcours et espéré qu'il n'y ait vraiment personne...Je peux le dire maintenant, je suis assez fier des photos qui sont au niveau de mes espérances. Je suis même autant excité qu'au lendemain de Noël il y a 2 ans, quand ce projet n'était qu'une idée et une 15aine de belles photos. J'aimerais pouvoir vous les montrer dès maintenant, mais il n'est pas encore temps. Février si tout va bien, avec un format ambitieux qui demande de la préparation.La production de ce projet demande maintenant une grosse semaine de repérages pour anticiper un maximum de clichés et pouvoir le compléter en 2 nuits. Cela me donne l'occasion de photographier la ville aussi dans la rue, ce que le travail de commande amène rarement. Une semaine dans la rue avec les New Yorkais, avec pas mal de touristes aussi parce que les lieux choisis sont souvent emblématiques.La photo de rue, quel bonheur. Je crois que c'est pour cette partie que j'aime le plus ce métier : simplement découvrir des scènes et aller de temps en temps vers des rencontres aléatoires. Le travail sur Desert in the City à New York m'obligeais à monter une optique trèèèès large la plupart du temps (Sigma 12-24mm pour les curieux). Ce qui donne une approche très différente en photo de rue, une nouvelle manière de regarder New York que j'aime tant.Voici donc les rues de New York telles que je les ai vues en ce Thanksgiving 2016. J'espère qu'elles vous plairont.
Mon Sac Photo - Materiel
On me demande souvent quel est mon matériel photo. Question à laquelle je réponds toujours que ce n'est pas la casserole qui fait la cuisine ;)Mais pour ceux que ça intéresse, voici le sac photo que je prépare pour la plupart de mes voyages photo :
- Sac Photo Lowepro Whistler 450 : sac robuste, prêt pour toutes les conditions extrêmes
- Canon 6D : l’entrée de gamme Canon en plein format
- Sony A7RII : simplement le meilleur capteur qu’il m’ait été donné de croiser. Epoustouflant.
- Sigma 24-70mm F2.8 : mon objectif trans-standard
- Sigma 70-200mm F2.8 II : le meilleur rapport qualité-prix pour un télé-objectif lumineux, je l’utilise de plus en plus… sur du paysage 🙂
- Sigma 35mm F1.4 Art : qualité exceptionnelle, si je ne devais prendre qu’une optique ce serait celle-là.
- Bague d’adaptation Sigma MC11 (sur le Sony) : pour pouvoir me servir de toutes mes optiques sur le A7RII
- Sony 28mm F2.0 : Relativement court et léger pour la qualité proposée, c’est mon optique de base pour le Sony. Si je dois être léger sur une scène ou une journée je ne prends que ce combo.
- Disque G-Drive EV ATC Thunderbolt avec son caisson : incassable, étanche et la connexion Thunderblot permet d’éditer « comme à la maison »
- Imprimante Polaroid ZIP Mobile : pour laisser un souvenir à ceux que je rencontre, et pour tenir un journal de voyage avec une photo par jour
- Trépied Manfrotto 290 : lourd, mais les trépieds de voyage sont toujours trop légers pour moi
- Rodenstock Filtre à Densité Neutre Vario ND Extended : pour pouvoir travailler en pause longue en toute situation
- Des petits sacs à billes pour absorber l’humidité dans le sac : indispensable dans des pays tropicaux. J’ai flingué plusieurs optiques en Birmanie, on ne m’y reprendra plus.
- Une bonne paire de chaussettes de rechange : l’outil le plus important pour un photographe, c’est les pieds. Toujours bien protéger ses pieds.
- Couverture de survie : pour faire peur à ceux qui veulent venir avec moi, je ne m’en suis jamais servi. Mais on ne sait jamais.
J’aime voyager léger et je devrais certainement prendre moins de matériel, mais le voyage photo permet tellement de pratiques différentes que je dois pouvoir m'y adapter. Le plus important c’est tout de même l’expérience, et l’expérience est meilleure quand on a moins mal aux épaules. Je ne prends pas tout sur une journée ;)
One Mile Photo in Tofo
J'ai toujours aimé les exercices ou projets photographiques qui imposent une contrainte arbitraire. Un de mes conseils récurrents en atelier de photographie de rue est de se donner un thème pendant une heure : une couleur, une forme, un détail (les mains ou les reflets par exemple...). Ce type de contrainte exerce l'oeil à se concentrer sur un sujet et force à composer avec des sujets auxquels nous n'aurions pas forcément pensé. Je suis toujours étonné (en bien) des résultats.Et parmi les nombreux projets photographiques personnels qui existent, j'ai toujours souhaité en développer un découvert il y a plusieurs années sur Flickr : The One Mile Photo Project. Le principe est simple, il suffit de ramener pendant 7 jours une seule photo autour de chez soi dans un radius d'1 Mile, ou 2 kilomètres si vous voulez franciser et rendre l'exercice un peu plus sportif. On croit toujours que l'herbe est plus verte ailleurs, que les photos sont plus belles loin de chez soi. Cet exercice oblige à poser un nouveau regard sur un environnement très familier.Bon je dois bien vous dire que je n'ai pas respecté les règles. J'ai développé ce projet pendant mon dernier voyage au Mozambique, mais je compte bien le refaire dans l'année en respectant son principe à la lettre.Après 4 mois de déplacements au Myanmar, au Danemark, en Angleterre ou en France pour différents clients, j'avais très envie de me poser un peu une fois passée la frontière entre l'Afrique du Sud et le Mozambique. Et quand j'ai découvert le spot merveilleux de Tofo j'ai laissé mon compagnon de route David prolonger ses repérages vers Vilankulos et pris quelques vacances dans la région d'Inhambane.Tofo en août est merveilleux : un spot de surf parfait pour les débutants ou les pros (reconnu parmi les meilleurs au monde), des plongées exceptionnelles, des plages quasiment vides à perte de vue et une vie locale à la douceur alignée sur le climat : idéale. Tofo en août est "hors-saison" car les principaux visiteurs sont sud-africains et ils traversent l'hiver austral pendant cette période (leurs vacances sont en décembre-janvier, période à éviter si vous voulez être tranquille).Ainsi donc avant ma session de surf quotidienne, je passais mes matinées à marcher avec mon boitier dans toutes les directions autour du lodge où j'avais posé mes valises. Voici le résultat de ces matinées de vacances, avec une photo (et une seule) par jour.
[Publication] Voiles Magazine Octobre 2016 - Le Tour de l'île de Wight
Voic les 2 premières pages de l'article de Voiles Magazine d'Octobre 2016 auquel j'ai participé, sur le Tour de l'île de Wight 2016.
Pilanesberg - South Africa
La photographie animalière demande du temps, de la persévérance, un effort au long cours pour approcher et observer la faune dans son élément naturel. Tout ce que je n'avais pas en passant 36h à peine en Afrique du Sud, entre Soweto et Maputo au Mozambique vers laquelle nous nous dirigions.Je pouvais tout de même m'en remettre à la chance en tentant la mienne, et elle m'a bien servi.Pilanesberg est un parc naturel très petit comparé à Kruger, le plus fameux des parcs d'Afrique du Sud. Il présente l'avantage considérable d'être situé à peine à 2h30 de route de Johannesburg. En mode commando, c'est tout à fait réalisable sur une journée : réveil à 4h30, arrivée sur place vers 7h, 1 heure à peine après le lever du soleil. 8h sur place avant de rejoindre Johannesburg et notre transport vers le Mozambique.30 minutes après notre entrée dans Pilanesberg par l'entrée Est, la magie opère. D'un côté un groupe de lions, de l'autre un pack d'éléphants. Chaque groupe s'observe mené par leur mâle dominant pendant ce qui me semble de longues minutes, jusqu'à l'avancée des éléphants à quelques mètres de notre emplacement.Il est difficile de décrire l'excitation qui était la mienne, entre une peur raisonnée et une joie magnifique d'être le témoin d'une scène somme toute assez banale pour ses interprètes. Cette scène et cette journée resteront gravés dans ma mémoire et ne m'ont donné qu'une envie : une exploration au long cours, l'envie de rester plus longtemps.Pour voir l'ensemble des photos de cette journée, rdv sur la galerie en cliquant ici.