Streets of Salvador in Black and White

Salvador, Bahia. Même après 6 mois ici, j'ai encore du mal à m'approcher de ceux que je croise. A moins que cette peur ne soit présente partout et que je ne sois pas encore bien habitué à l'endroit.Salvador a une identité particulière, je n'ai jamais ressenti cette énergie ailleurs. On dit de Salvador qu'elle est la plus grande ville africaine en dehors de l'Afrique. Le poids de l'histoire se ressent très fortement, particulièrement dans le quartier du Pelourinho où je passe le plus de temps à photographier. Le quartier tire son nom de la place du pilori, où les esclaves venus d'Afrique en bateau portugais étaient fouettés ou mis à mort.C'est maintenant un lieu de tourisme, temple du selfie ou d'Instagram avec ses murs colorés. On aurait du mal à imaginer cela dans d'autres lieux de mémoire, mais le Pelourinho est maintenant un quartier joyeux. C'est un lieu de rassemblement populaire, de fêtes religieuses, de regroupements d'écoles de Capoeira ou de percussions, un lieu de vie pour de nombreux artistes.Le rapport au temps des habitants de Bahia est lui aussi particulier. Le futur n'est pas pris en compte, le passé est mis de côté, seul le présent compte. Que fais-tu maintenant ? Pas demain, pas dans une semaine, pas dans un agenda, maintenant. Ce rapport au temps est une des merveilles de Bahia, et quel meilleur symbole que quelques instants capturés :

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