Portraits Portraits

Éclairage Rembrandt, un classique en portrait

Je parle peu de portrait sur ce blog, c'était pourtant une de mes activités principales en commande, du temps où je vivais en France. Voici l'occasion si vous débutez de connaître les principales manières d'éclairer un visage, et pour certains de découvrir l'éclairage dit "Rembrandt", du nom du célèbre peintre.

En photographie de portrait, il existe quatre schémas d’éclairage de base qui sont utilisés très fréquemment. Ces quatre types d’éclairage sont les méthodes pour éclairer un visage qui vous seront toujours utiles, dans toutes les situations de portraits, en commande ou pour un projet personnel :

  • Paramount ou Butterfly

  • Loop

  • Split

  • et donc Rembrandt

La différence entre ces 4 types d’éclairage est la source de lumière principale par rapport au visage du modèle. Chaque orientation crée des ombres différentes sur le visage, en fonction de l’angle de la lumière.

Les éclairages exposés ici fonctionnent avec l’utilisation d’une seule source de lumière principale.

Matériel

Pour la réalisation de portraits, ne croyez-pas qu'un matériel très complexe est nécessaire. Personnellement j'ai commencé avec ce matériel de base imbattable en rapport qualité prix :

Au moment où j'écris ces lignes tout cela vaut 168€, et je n'ai jamais eu besoin de plus pour des résultats très satisfaisants. C'est également très facile à transporter, je ne photographie que très rarement en studio et préfère pratiquer le portrait n'importe où.

L'éclairage Rembrandt

L’éclairage Rembrandt est ainsi nommé car le peintre utilisait souvent ce type de lumière dans ses toiles.

Dans un éclairage Rembrandt l’ombre du nez s’allonge et rejoint la zone d’ombre de la joue. Un triangle de lumière apparaît sur la joue coincé entre les deux ombres.

Auto-Portrait de Rembrandt.

Pour l'obtenir, placez votre source de lumière à environ 65 degrés par rapport à votre sujet. Je dis environ, parce qu'en réalité je n'en sais fichtre rien, je fais tourner la personne que je photographie pour obtenir l'effet.

Schéma d'éclairage Rembrandt, vue du dessus (duh)

Notez que l'addition d'un réflecteur sur la partie opposée vous permettra de plus ou moins déboucher les ombres. Pour cela, il vous faudra un 2ème trépied, ou l'usage des bras d'un fidèle assistant.

Le résultat, dont je ne suis pas l'auteur :

Éclairage Rembrandt - Photo Creative Commons

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Éclairage Loop

La différence de l'éclairage Loop est la forme de l'ombre du nez, qui revient sur elle-même. L'effet est obtenu avec un angle de votre source de lumière de 45 degrés. Mais généralement un simple mouvement d'épaule suffit.

Faites attention à la hauteur du flash par rapport au visage, qui transformera la forme et la longueur de l'ombre.

Éclairage Loop / 45°

Et le résultat espéré :

Éclairage Loop - Photo

Scott Kelby

Éclairage Paramount ou Butterfly

Pour obtenir un éclairage Paramount, positionnez votre source de lumière directement en face de votre sujet, au dessus de votre tête. Cet éclairage s'appelle également Butterfly à cause de l'ombre en forme de papillon susceptible de se créer sous le nez.

Les ombres créées par ce type d'éclairage peuvent facilement affiner un visage. Néanmoins si vous préférez déboucher les ombres, vous pouvez demander à la personne que vous photographiez de tenir un réflecteur.

Éclairage Paramount / Butterfly

Et le résultat espéré :

Éclairage Paramount ou Butterfly

Éclairage Split

L'éclairage qui vient de côté va séparer en deux le visage, ombre et lumière. D'où le nom Split.

Du coup là, le positionnement de la source de lumière c'est 90º, j'en suis sûr :) Ce type d'éclairage est facile à obtenir sans flash, en prenant par exemple une fenêtre comme source de lumière.

Schéma d'éclairage split

Éclairage Split

J'espère que vous ne regarderez plus jamais un portrait de Rembrandt de la même manière, que vous saurez reconnaître ces petits triangles de lumière sur les joues. Surtout j'espère que cela vous invitera à essayer chacun de ces éclairages dans vos prochaines séances de portrait.

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Materiel, Ricoh GR Materiel, Ricoh GR

Ricoh GR - Comment appréhender la focale 28mm ?

J'ai parfois des questions qui m'arrivent par email ou sur Facebook auxquelles je prends le temps de répondre. Et puisque c'est peut être une question que vous vous posez si vous envisagez de vous procurer un Ricoh GR, je me suis dit que ce serait aussi bien de vous partager cet échange.

J’ai une «  petite » question un peu technique à te poser : je viens d’acquérir un ricoh gr et suis un peu désarçonnée par le grand angle… aurais tu quelques conseils à me donner pour gérer un objectif de 28 mm et faire en sorte que les visages ressortent bien sur les photos et s’y intègrent bien ?

Alice

Hello Alice,

Alors le 28mm, ou toute focale large, en photographie de rue, c'est difficile. Le principal problème est que ça parait beaucoup plus large que notre champ de vision normal. Néanmoins le 28mm est la focale fixe la plus versatile, qui permet par exemple de photographier de l'architecture sans trop de problème et d'aller jusqu'au portrait sans déformation extrême du visage.

On pourrait arguer que le 35mm serait plus proche de notre vue et déforme moins, personnellement je suis un adepte du 35mm et le préfère toujours au 28mm. Les boîtiers compacts spécialisés en photographie de rue ayant le plus de succès sont le Fuji X100 (35mm) et le Ricoh GR (28mm). Le choix d'optique différent pour ces boîtiers s'explique aisément, le Fuji X100 a un viseur alors que le Ricoh GR propose une visée écran. Pour moi c'est là que réside la principale difficulté du GR, la visée écran à laquelle j'ai mis du temps à m'habituer.

En avançant le ricoh GR devant soi pour viser à l'écran, le 28mm est beaucoup plus proche du 35mm dans le cadrage. La différence entre ces deux focales, c'est un pas en avant... Du coup je comprends Ricoh, avec une visée écran mieux vaut un 28mm.

Avec la pratique, tu pourras t'y habituer et je te souhaite d'y prendre du plaisir, ça ouvre aussi de nouvelles choses une nouvelle manière de photographier. Au pire, tu peux toujours forcer le 35mm avec le Ricoh GR. C'est un zoom numérique, ça limitera un peu tes pixels mais rien de choquant. Sinon quand tu te trouves trop "large", fais un pas en avant :) c'est presque toujours une bonne idée de s'approcher.

Pour les portraits, tu vas devoir être proche si tu veux des plans serrés. Par conséquent, il va falloir briser la glace et dialoguer pour dédramatiser l'appareil si proche du visage. C'est aussi bien, la qualité du portrait dépend surtout de la relation avec ton sujet.

J'espère que ça t'aidera.
À une prochaine,
Genaro



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Le Ricoh GR II est le meilleur appareil pour la photo de rue

Photo Genaro Bardy

Je sais que je ne devrais pas parler de matériel. Un autre appareil photo que celui que vous avez déjà ne vous rendra pas un.e meilleur.e photographe. Mais chaque appareil présente tout de même quelques avantages, et je n'ai pas trouvé mieux que le Ricoh GR II pour la photographie de rue.

J'ai essayé un grand nombre d'appareils pour la photographie de rue, des réflex, des hybrides, des compacts, des moyen-format, des télémètres, avec mise au point manuelle ou automatique. J'ai eu un Leica M8 avant qu'il ne plante et prenne la poussière parce que sa réparation coûte la moitié de sa valeur. J'ai essayé dans la rue tous les appareils que j'ai eu la chance d'avoir entre les mains, et rien n'atteint le plaisir que je prends en photographie de rue avec le Ricoh GR.

Ricoh GR II

Voici 5 raisons qui en font pour moi le meilleur appareil photo que vous puissiez trouver pour la photo de rue :

Discret

C'est une évidence, l'appareil a été conçu pour cela. Mais quel plaisir d'avoir une telle performance et vitesse d'exécution dans un appareil aussi petit, et donc discret. Le Ricoh GR II tient littéralement dans la main et il est conçu pour n'être opéré que d'une main. Le pouce et l'index de la main droite suffisent pour tout régler, c'est un régal.

Si vous cherchez à être invisible en photographie de rue, le Ricoh GR est l'appareil idéal. Il s'allume plus vite que vous y pensez et Ricoh a intégré un système merveilleux pour la photographie de rue : le mode "Snap Focus". Le principe est de régler à l'avance une distance de mise au point, par exemple de 1m50 que j'utilise beaucoup, si vous déclenchez en appuyant sur le bouton de déclenchement au maximum l'appareil se mettra au point directement à la distance prédéfinie.

En d'autres termes vous avez un autofocus performant, et quand vous le souhaitez vous pouvez passer en "Zone Focus". C'est redoutable, tellement malin et sacrément utile en photographie de rue. Je me surprends à décider de déclencher plus tardivement sur certaines scènes, je suis plus réactif et j'ai accès à plus de photos qu'auparavant.

Attention, mon but n'est pas de vous dire de pratiquer la photo de rue comme un ninja (quoique l'idée me plait déjà) et de vous cacher. Je montre toujours que je suis en train de faire de la photo, j'ai une dragonne autour du cou ou du poignet, je garde le sourire et discute quand je suis repéré. Je suis juste beaucoup moins repéré qu'avec un autre appareil.

Le Ricoh GR II est pour moi le meilleur 2ème appareil photo. Je l'appelle 2ème parce que je ne pourrais pas travailler en commande avec, mais en réalité c'est vraiment le 1er parce que je l'ai TOUT LE TEMPS avec moi.

Photo Genaro Bardy - New York, 2019

Photo Genaro Bardy - New York, 2019

Photo Genaro Bardy - New York, 2019

Focale fixe de 28mm

Je suis un amoureux du Fujifilm X100 qui a une focale de 35mm. J'ai longtemps pesté contre Sony qui ne proposait pas d'équivalent sur A7 à l'optique 35mm F2.0 du Sony RX1R. Ils ont réparé cette offense depuis avec le 35mm F1.8 qui est une merveille (je l'ai essayé à Photoplus), mais l'optique seule est quasiment au prix du Ricoh GRIII...

Et puis je me suis rendu compte en sortant quelques exemples pour un article que toutes mes photographies de rue préférées depuis 2 ans étaient toutes réalisées au 28mm, focale que j'utilise sur mon Sony A7. Je croyais l'angle trop large pour mon goût mais en réalité j'arrive à faire plus et mieux avec cette focale. La plupart du temps j'ai juste besoin d'un pas en avant si je suis trop large.

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Qualité d'Image

Seuls 2 éléments sont à prendre en compte pour la qualité d'image : le capteur et l'optique. L'optique du Ricoh GR II est remarquable, le résultat est pour moi excellent. Quant au capteur il est de taille APS-C, ce qui est notable pour un appareil si compact.

J'avais peur en arrivant d'un Sony A7R de manquer de pixels, le capteur du Ricoh GR II n'en proposant que 16M. Alors oui ça se ressent sur la plage dynamique et la capacité à ajuster le développement, mais ce n'est pas fondamental pour moi. Et en réalité je ne recadre ni plus ni moins avec le Ricoh GR.quand j'ai besoin de recadrer j'essaye de toute façon d'éviter de dépasser 15-20% de la taille de l'image, 16M de pixels sont largement suffisants.

Enfin les profils colorimétriques pour les fichiers Jpeg sont excellents. J'adore les différents noir et blanc, je passe des journées entières avec le "High Contrast Black and White". Le profil "Positive" ressemble à une pellicule Portra et j'ai apprécié jouer avec le "Bleach Bypass" (ce qui m'a permis au passage de découvrir cette technique créative de développement, dont le profil s'inspire). Vous pouvez de toute façon ajuster chaque "pellicule" selon votre goût, pour beaucoup de photos récentes je n'utilise que le Jpeg.

Si vous ressentez le besoin de pixels, vous avez toujours le Ricoh GR III qui est sorti l'année dernière avec 24M de pixels et une nouvelle optique.

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Photo Genaro Bardy - New York, 2019

Flash

J'ai longtemps pris le flash pour une bête curieuse en photographie, surtout parce que j'étais un idiot. La vérité c'est que le flash rend tout plus beau. Ou différent hein, je vais pas me battre avec les goûts de chiotte. Et en photographie de rue le flash me permet de conserver des réglages fixes quand je veux m'approcher très près de mes sujets.

C'est un style différent, mais le flash intégré du Ricoh GR II est parfait, lui aussi très discret. Il suce un peu plus la batterie qui est déjà très juste, mais de toute façon il est recommandé d'avoir une seconde batterie sur soi en permanence, la taille du Ricoh GR ne permet pas les longues sorties.

Si vous avez vos yeux sur le Ricoh GR III, pour ses 24M de pixels, le stabilisateur d'image ou le nettoyeur de poussières (un reproche récurrent du GR II), vous devez savoir qu'il n'a pas de flash. Et personnellement j'adore le flash.

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

Nouvelles perspectives

Entre la discrétion extrême et le flash, j'ai déjà beaucoup de choses avec lesquelles jouer sur le Ricoh GR II. Mais le mode qui m'a le plus surpris est le mode Macro. Il est maintenant tout le temps enclenché et je n'hésite plus à m'approcher de manière indécente de tout ce que je peux trouver de curieux dans la ville. Le terrain de jeu est immense et j'ai l'impression de découvrir un pan entier de la photographie de rue auquel je n'avais jamais eu accès.

Le premier modèle de GR était un argentique et avait été conçu avec l'aide de Daido Moriyama. Quand on connait son travail et son goût de l'étrange dans la ville, on comprend mieux pourquoi le mode Macro devait lui paraître indispensable. C'est mon cas maintenant, je ne pourrais plus m'en passer. Le mode Macro ouvre de nouvelles perspectives, et c'est drôlement amusant.

Photo Genaro Bardy - Salvador de Bahia, 2020

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Comment choisir son matériel photo

Parlons matos ! L'objectif de cet article sera de vous montrer que le matériel n'est pas forcément cher. Mon propos ne sera pas de vous vanter les mérites d'un boitier par rapport à un autre, d'une marque par rapport à une autre. J'ai mes préférences, bien sûr, et je les énoncerai. J'ai eu la chance de tester beaucoup de boitiers différents grâce à mon passé de blogueur et mon présent de photographe professionnel, mais je ne serai jamais exhaustif. Et puis je ne souhaite pas écrire sur le matériel, c'est le sujet le plus éculé sur les internets et d'autres le font très bien. Je pense notamment à Kai Wong, probablement le seul Youtuber (anglophone) que j'ai plaisir à voir tester du matériel.

Cependant si vous débutez en photographie la question du matériel se posera nécessairement.

Nous avons atteint un plafond en terme d'innovation sur le matériel

Ainsi j'aimerais commencez par vous dire que je pense que nous vivons une époque formidable du point de vue du matériel. Ce ne sera probablement pas l'avis de ceux qui travaillent pour des marques d'appareils photo ou qui en dépendent, le marché des appareils photo numériques continue de s'effondrer chaque année avec un coupable tout désigné : le smartphone et ses performances logicielles plus étonnantes chaque année.

Mais il me semble également que nous atteignons un plafond en terme d'innovation et de performance des appareils photos numériques. J'ai commencé à m'intéresser à la photographie avec le lancement du 5D Mark II de Canon qui semblait révolutionner beaucoup de choses, notamment dans la production de vidéo. Je me suis investi avec passion au moment du lancement des premiers hybrides "mirror-less" comme le Nex 5 de Sony, marque que je n'ai pas lâchée depuis.

Mais aussi loin que je regarde maintenant, quelque soit le segment d'appareil qui puisse vous intéresser : compact, expert, plein format ou haut de gamme... je ne vois plus d'innovation qui me fasse envie. Et cela a pour principale conséquence que à chaque lancement d'une nouvelle génération de boitier, la valeur de la version précédente baisse de manière conséquente, pour des boitiers que je trouve toujours excellents !

Seuls 2 éléments comptent pour la qualité d'une image : le capteur et l'optique

Car c'est ainsi et ce n'est pas prêt de changer, seuls 2 éléments rentrent réellement en ligne de compte sur la qualité intrinsèque d'une image :

  • le capteur

  • l'optique

Tout le reste, j'ai envie de vous dire que c'est de la littérature... ou plutôt du confort et de l'ergonomie. Ainsi en fonction de ce vous voudrez faire vous aurez besoin d'un design (par exemple compact en photographie de rue) ou de certaines fonctions (par exemple de la rafale pour des animaux sauvages). Mais si vous ne deviez analyser qu'une seule chose sur un boitier, c'est la qualité du capteur. Et je ne crois pas que quelqu'un puisse dire qu'un appareil photo présent actuellement sur le marché ait un mauvais capteur.

La dernière fois qu'une innovation majeure a été unanimement salué dans le domaine des capteurs, c'est lors de la sortie du Sony A7RII il y a plus de 4 ans. C'est d'ailleurs le dernier boitier que je me suis procuré, je n'ai pas ressenti le besoin d'évoluer depuis.Pour ce qui concerne mes optiques, j'ai eu besoin de versatilité pour pouvoir répondre à des demandes variées de clients : j'ai 3 zooms (12-24mm, 24-70mm, 70-200mm), tous de la marque Sigma et aucun n'a été acheté neuf. Je les adapte sur mon Sony A7 avec une bague d'adaptation Sigma MC11.

Pour être tout à fait exact sur ce choix, je pense qu'il est préférable de se passer d'un 12-24mm et d'un 24-70mm, et de les remplacer par un 16-35mm qui permet de répondre à plus de situations. Cependant je ne regrette pas mon 12-24mm, il m'a été très utile en architecture et pour Desert in New York. Simplement ce budget aurait pu être encore optimisé. Lorsque je ne suis pas en commande, je reste avec des optiques fixes : 28mm ou 40mm en photographie de rue, 85mm pour le portrait. Dit comme ça je trouve que ça fait quand même beaucoup... Je ne suis vraiment pas un bon exemple.

Procurez-vous la génération précédente de matériel

Mon propos est ici de vous dire de ne pas croire aux sirènes des fabricants de matériel : vous n'avez vraiment pas besoin de la dernière génération de matériel. Prenons quelques exemples.

Vous souhaitez le meilleur compact pour la photographie de rue ou de voyage ?

Il est facile d'observer les grands maîtres de la photographie d'après-guerre et d'avoir envie d'un Leica. Aujourd'hui vous pourrez probablement hésiter entre un Leica Q et un M10. Mais à moins de 4 500€ je ne crois pas qu'il y ait quelque chose de décent chez Leica. C'est un positionnement, maximum respect et bravo pour les meilleures optiques au monde. Mais si vous débutez, évidemment je déconseille.

Vous pourrez certainement vous rabattre sur un boitier formidable, appelé par certains le "Leica du pauvre" : le X100F de Fujifilm. La rolls des compacts experts vous allègera tout de même de 1200€.Et puis vous pourriez regarder de plus près un boitier encore plus compact, salué par quasiment toute sa communauté d'utilisateurs : le Ricoh GR. Il présente un capteur de taille APS-C (comme le Fuji X100) mais est encore plus compact. Le Ricoh GRIII qui est sorti cette année se trouve neuf à 900€. Mais la vraie bonne nouvelle avec la sortie du GRIII est la baisse de prix du Ricoh GRII qui se trouve à moins de 500€ ! et la sortie de la 3ème génération n'en fait pas un appareil de seconde zone, il est toujours aussi performant.

Alors bon je peux aussi comprendre que si vous voulez vous mettre à la photographie vous avez peut être envie d'en imposer un peu plus. Mais si vous voulez le meilleur ou pas loin, pas besoin de se saigner.

Vous souhaitez un boitier hybride plein format avec un large choix d'optique ?

L'offre est maintenant pléthorique depuis que Canon, Nikon et Panasonic sont rentrés sur ce marché. Et il y a quelques jours à peine le Sony A7 Mark II se trouvait à 690€ en promotion, une paille comparée aux dernières générations. Et je vous mets au défi de trouver un défaut critique à ce boitier.

Vous souhaitez un boitier APS-C pour gagner en focale ou en poids sur les optiques ?

Toujours en prenant la génération précédente, vous trouverez une qualité professionnelle avec le Fujifilm XT2 à 1090€, et le même capteur dans un boitier expert avec le XT20 à 890€.

En résumé je ne crois pas qu'investir dans du matériel photo soit limité aux dentistes et aux banquiers. Choisissez une génération antérieure et vous trouverez du matériel formidable pour un prix réduit et neuf.

Quelque soit les discours des promoteurs du dernier matériel qui se rémunèrent sur des liens d'affiliation, seuls deux éléments compte dans la qualité d'une image : le capteur et l'optique. Le reste, c'est de la cosmétique ou du confort.

Extrait du livre VA, lettre à un.e jeune photographe 

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Comment utiliser un Sony A7 comme un Leica Q

La sortie récente du Leica Q2 est une torture, parce que Leica a probablement réussi à créer un appareil idéal pour la photographie de rue, le reportage et le portrait. Devant mon incapacité financière à investir dans un nouveau boitier, j'ai cherché une méthode et découvert sur les boitiers que je possède déjà (Sony A7 et A7RII) une alternative tout à fait correcte : le CIZ.Je m'explique.Le Leica Q2 est un appareil compact qui n'a pas d'objectif interchangeable. Il propose une optique remarquable de 28mm et un nouveau capteur de 47 Millions de pixels (!) qui permet entre autre choses d'utiliser un zoom numérique équivalent à un 35mm, un 50mm ou un 75mm en réduisant la taille du capteur utilisée. Chaque niveau de zoom réduit le nombre de pixels utilisés, mais avec une base de 47M cela reste tout à fait acceptable. Ainsi avec la compacité du 28mm, vous pouvez en réalité travailler avec 4 focales différentes. Leica étant réputé pour ses optiques, considérées par certains comme les meilleures au monde, l'objet est désirable. Très désirable.Mais à 4 790€, c'est un désir qui demande un certain budget pour le satisfaire. Je rêverais de pouvoir investir, mais je ne souhaite pas revendre mes A7 qui me permettent de travailler avec de nombreuses optiques différentes.Et c'est ainsi que j'ai découvert le CIZ, acronyme de "Clear Image Zoom", qui est une fonction de zoom numérique intégrée aux différents modèles de Sony A7. Même la première génération de Sony A7 possédait cette fonctionnalité... Je l'avais sous le nez depuis 5 ans :DAinsi si vous souhaitez travailler de manière équivalente au Leica Q2, il existe une optique Sony 28mm F2.0 qui est remarquable elle aussi, elle n'est pas comparable en terme de qualité à celle de Leica, mais à 400€ (j'en vois quelques unes à 350€) le rapport qualité / prix est lui aussi incomparable. Ajoutez un Sony A7RII et son capteur de 42M de pixels (considéré comme le meilleur du marché à sa sortie) qui est proposé actuellement à 2200€, et vous obtiendrez un boitier tout à fait comparable au Leica Q2 pour presque la moitié de son prix. Vous aurez en sus le bénéfice non négligeable d'avoir un boitier à optique interchangeable.Si vous allez vers le A7 1ère génération, on le trouve neuf pour moins de 800€... En revanche vous n'aurez que 24M de pixels pour travailler.Attention le Clear Image Zoom de Sony dispose de quelques inconvénients qui vous contraindront au compromis :

  • Le Clear Image Zoom ne réduit pas la taille des fichiers, ce qui est à priori un avantage... Mais en réalité le zoom est bien numérique, l'image est extrapolée pour utiliser l'ensemble du capteur. Ainsi vous ne pouvez pas shooter en RAW, il est indispensable d'être en Jpeg. Le Leica Q2 vous permet de conserver le fichier RAW à 28mm, ce qui peut être extrêmement précieux en post-production. Et vous gardez plus d'information dans le fichier. C'est le compromis le plus important ici. Personnellement avec un Sony A7RII les fichiers Jpeg sont d'une telle qualité que cela ne me pose pas de problème, mais si vous êtes des puristes de la non-compression ce peut être rédhibitoire.
  • Le Clear Image Zoom ne permet que de doubler la focale. Ainsi mon 28mm devient au mieux un 56mm, quand le Leica Q2 vous permet d'aller jusqu'au 75mm. Personnellement je préfère le 35mm ou le 40mm, le 28mm est trop large pour moi dans la majorité des cas. Ainsi mon 40mm devient un 80mm et je dispose d'une plage de focale parfaite pour mon usage. Le seul avantage de Sony ici est que vous pouvez varier beaucoup plus vos focales, vous n'êtes pas limité à 4 focales. Vous pouvez multipliez votre focale de x1.1 jusqu'à x2.0 avec tous les dixièmes pour ajuster exactement ce que vous souhaitez.
  • Enfin dernière différence, lorsque vous zoomez avec le CIZ l'ensemble du viewfinder ou de l'écran est occupé. Sur le Leica Q2 vous "voyez autour de votre cadre". Personnellement cela ne me cause aucun problème, je compose toujours de cette manière là.

J'utilise le Clear Image Zoom depuis mon arrivée ici à Quito, et je suis ravi de cette découverte. Je ne transporte aucun zoom, simplement un 28mm, un 40mm et un 50mm , tous très légers. Et la discrétion est au maximum, si tant est que je sois vraiment discret avec ma tête de gringo.Pour voir le résultat, c'est ici : Photographie de rue à QuitoEt pour commander mon livre "La Ville Miraculeuse" : rendez-vous sur Kickstarter

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Mon boîtier et moi

A l'occasion de la sortie du nouveau boîtier de Fujifilm X Pro 2, j'ai été invité par Fujifilm à répondre à quelques questions sur mon métier de photographe et mon rapport au matériel. Voici notre entretien accompagné de photos, toutes prises avec le Fujifilm X100T que j'adore.https://www.youtube.com/watch?v=9Ynvrhc3yY0Vincent pour Fujifilm : Bonjour Genaro ! Raconte nous un peu ton métier, depuis quand fais-tu de la photo, et surtout comment es-tu venu à en faire ton métier ?Genaro : J’ai commencé à faire de la photo il y a presque 10 ans. Au moment de mon départ d’une agence de communication, mes collègues m’offrent un appareil photo. Je commence alors à pratiquer dans la rue, souvent tôt le matin. J’ai pris le virus très vite, c’est un moyen d’expression à la fois universel car tout le monde est maintenant photographe, et extrêmement personnel.Mon amour pour la photographie est très lié au voyage, ma pratique a grandi alors que je travaillais au développement du Salon du Chocolat en dehors de France. Je partais régulièrement et pour des durées assez longues, j’ai commencé à prendre des photos dès que j'avais du temps libre.Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -3J’ai rêvé longtemps de devenir photographe professionnel, sans vraiment oser le dire autour de moi. J’ai eu la chance d’avoir un blog qui fonctionnait un peu et qui me permit de rencontrer des journalistes. Malgré la relation qui peut être compliquée avec des blogueurs, certains sont devenus des amis et j’ai eu l'occasion de les suivre sur des reportages, au Mali et en Ukraine. Ce fut des aventures humaines extraordinaires, qui ont totalement changé ma perspective.Même si je ne vis pas du reportage aujourd’hui, ce que je voudrais changer à l’avenir, David Martin m’a appris une chose essentielle : le plus important, c’est l’histoire que tu racontes. Nous dormions sur des sacs de riz sur un bateau au Mali, je découvrais le quotidien de journalistes freelance sur des zones de conflit et j’étais loin, très loin de comprendre que j’avais aucune chance en l'état de devenir photo-journaliste. D’abord parce que je n’étais pas journaliste, aussi parce que je crois que j’étais un piètre photographe.Jérémy Maccaud m’a appris lui à ne jamais rien lâcher. Nous étions Place Maïdan en train d’interviewer des artistes et des révolutionnaires qui luttaient pour leur vie, pour leur liberté, ces rencontres m’ont convaincu de franchir le pas, définitivement. Et au moment où je n’y croyais vraiment plus, quelques clients ont commencé à me faire confiance. Je n’ai jamais autant progressé depuis, rien n’a été plus bénéfique à ma photo que d’avoir des clients.Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -1Aujourd’hui je travaille pour des agences de voyages, quelques médias occasionnellement, et des marques ou des événements. Je ne sais pas si mon parcours peut être intéressant pour d’autres, mais mon ancien réseau professionnel en agences de communication est devenu ma principale source de clients. Mon objectif est de durer dans le métier et de développer des reportages, de raconter quelques histoires qui me tiennent à coeur.Vincent pour Fujifilm : Tu as eu l’occasion d’utiliser des appareils de la Série X de chez Fujifilm, c’était dans quel contexte ? Tu peux nous dire ce que tu en as pensé ?Genaro : j’ai testé le XT1 occasionnellement et je pourrais très bien le considérer comme une option pour mon deuxième boîtier. Je dis deuxième parce que j’ai besoin d’un Reflex pour travailler, mais c’est vraiment le premier, car c’est celui que j’ai toujours avec moi.  Le XT1 est un boitier professionnel, très compact, et les optiques Fujifilm sont exceptionnelles, parmi les meilleures que je connaisse.Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -16Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -13J’ai surtout voyagé avec le X100T au Rajasthan pour Photographes du Monde. Le X100T je l’adore, c’est un “viewfinder” moderne avec une optique fixe de 35mm qui me convient parfaitement. C’est la 3ème version de ce boîtier compact, il est maintenant très rapide et propose quelque chose d’unique : une visée/mise au point hybride qui est magique. J’ai du mal à m’en passer aujourd’hui.Vincent pour Fujifilm : Est-ce que tu l’impression que tu fais des photos d’un style ou d’une approche différente quand tu passes d’un matériel à l’autre ?Genaro : Mon approche est toujours la même, mais on ne peut pas dissocier la pratique de l’outil. J’ai la chance de travailler sur des projets très différents, et j’adapte le matériel en fonction du besoin. Si je suis en voyage ou reportage je cherche de la légèreté et de la discrétion, pour un projet d’architecture j’ai besoin d’une optique grand angle qui déforme le moins possible, sur un événement j’ai besoin de solidité pour pouvoir jouer des coudes.Pour moi le bon matériel c’est celui auquel tu n’as pas besoin de penser, qui limite les contraintes, qui permet de se concentrer sur ton sujet. Ca me parait toujours curieux la question du matériel pour un photographe, on ne demande pas aussi souvent à un chef quelles sont ses casseroles :)Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -11Mais je dois bien reconnaître que je suis toujours en train de me demander comment améliorer ma qualité d’image, et ça passe souvent par la qualité du matériel. Il y a encore beaucoup d’optiques qui me font envie, et quelques boîtiers que j’aimerais utiliser au quotidien. Les progrès dans ce domaine depuis quelques années sont fascinants.Vincent pour Fujifilm : Que dirais-tu à un petit jeune (ou moins jeune) qui aimerait faire de la photo son métier ? Quelles sont les qualités à avoir pour ça ?Genaro : Je n’ai aucune leçon à donner, je suis dans ce métier depuis trop peu de temps pour être un exemple. Il y a une histoire que j’aime bien qui peut être intéressante, c’est un vieux conte chinois.Un homme s’était vu lancer un pari par un ami : « Si tu accroches aujourd’hui chez toi une cage vide, tu peux être sûr que, dans quelques jours, tu te retrouveras à t’occuper d’un oiseau. » Ce à quoi il avait répondu : « Comment serait-ce possible ? Il n’y a aucun lien de cause à effet entre accrocher une cage vide et s’occuper d’un oiseau. » Son ami répliqua : « Je lance le pari. Accroche la cage, et on verra bien. » L’homme le prit au mot et accrocha une cage vide dans sa maison.Peu de temps après, il reçut un visiteur qui, apercevant la cage, lui demanda : « Où est passé ton oiseau ? Il est mort ? Il s’est enfui ? C’était quoi comme oiseau ? Je peux t’en offrir un autre si tu veux. » L’homme tenta de lui expliquer toute l’affaire. Le lendemain, il reçut un nouveau visiteur : « Tu gardes une cage vide comme ça ? Tu dois être bien triste ! Il est mort quand, ton oiseau ? Ne serait-ce pas que tu ne sais pas t’y prendre avec les oiseaux ? Je t’achèterai un livre qui explique comment s’en occuper, ça te sera très utile. » Le troisième jour passa un nouveau visiteur. Celui-là tenait un oiseau entre ses mains. Il dit : « Tout le monde a vu que ta cage était vide. Comme c’est dommage que ton oiseau soit mort ! Je t’offre cet oiseau et aussi des graines pour le nourrir. Et puis je vais t’expliquer comment tu dois t’en occuper. »Un oiseau, des graines, un livre : l’homme commençait à trouver la situation bien lourde. Et ce n’était pas fini. La semaine n’était pas terminée qu’il déclara : « J’abandonne. Je prends un oiseau. Comme ça, ça m’évitera de me voir demander à longueur de journée où est passé mon oiseau. » Et c’est ainsi que la cage vide se trouva un nouvel occupant.Si je suis devenu photographe professionnel, c’est parce que j’ai commencé à avoir un boîtier avec moi tous les jours.Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -7Vincent pour Fujifilm : Aujourd’hui Fujifilm lance le X-PRO 2, meilleur capteur et visée hybride notamment. Est-ce c’est le genre d’appareil qui pourrait t’intéresser ?Genaro : Totalement ! Ce que j’en sais c’est un X100T avec optiques interchangeables et une construction professionnelle. Ce serait idéal pour adapter mes optiques manuelles et un boîtier parfait pour le reportage et le voyage. Il y a quelques domaines qui pour moi restent la chasse gardée des Reflex, mais ils se réduisent tous les jours. Ce que j’ai vu du X-Pro 2 me fait extrêmement envie, la visée hybride est une innovation géniale et Fujifilm sont les seuls sur ce créneau. Quand on connaît la qualité de leurs optiques on ne peut qu’attendre avec impatience le moment de la rencontre avec leur nouvel appareil.Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -9Vincent pour Fujifilm : Tu nous parles un peu de ton actualité ? Exposition, voyages, dis nous tout !Genaro : Le projet “Desert in the City” est exposé à Paris à la Galerie du Voyage Photo (3 rue Ernest Renan 75015) jusqu’au 30 juin. J’ai eu la chance d’être suivi sur ce projet sur Kickstarter et j’en suis éternellement reconnaissant, c’est une sensation incroyable.Je pars en Birmanie pour TUI France au mois de mai, puis je couvre une course de voile en Angleterre en juin et je prépare quelques reportages qu’il serait trop tôt d’évoquer. Je voudrais ensuite poursuivre la série Desert in the City dans une ou deux nouvelles villes. J’ai enfin de beaux projets à Paris avec des clients, et un nouveau projet personnel de portraits qui est en train de prendre forme.Fujifilm X100T - Inde - Rajasthan - Chandrabagha - Genaro Bardy -4Toutes les photos ont été prises au Fujifilm X100T au Rajasthan pour Photographes du Monde.

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Le Fujifilm X-Pro 2 par David Harvey

Fujifilm vient d'annoncer son nouveau boitier "ViewFinder", le X-Pro 2 et mon état d'excitation approche les 120%.Si vous connaissez le Fuji X100T dont je parlais ici il y a quelques semaines, mais que l'optique fixe de 35mm vous pose problème, alors le X-Pro 2 est certainement la meilleure solution.Dans ce film de présentation vous ne verrez pas de technique, qui m'ennuie, mais plutôt un très bel hommage à la photographie par David Harvey, un photographe légendaire qui représente la marque :

DAVID ALAN HARVEY: FUJIFILM X-PRO 2 from Bryan Harvey Films on Vimeo.

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Camera Bag - Gear List for Today

Je suis en tournage aujourd'hui, toujours sur le même projet que j'espère pouvoir vous présenter de manière complète à la fin du mois.Avec Cyril de WeAreStoryTellers, nous allons produire :

  • Des timelapses
  • Quelques images de Paris un jour de soldes
  • le making of du projet en question

C'est l'occasion de lister le matériel utilisé, peut être que ça intéressera quelqu'un et je pourrai toujours cité cette liste en référence.Camera Bag - Gear List - Genaro Bardy -1

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Fuji X100T - Mon coup de coeur 2015

Toutes les photos de ce test ont été prises avec le Fuji X100T au Rajasthan pour Photographes du Monde.12 Novembre 2015 - 12:00 PM15 kilos dans le dos, Roissy porte une brume que je suis heureux de quitter pour rejoindre quelques passionnés pour l'un de mes plus beaux voyage photo. Avec le matos bien rangé et logé dans le sac a dos, je garde à la main le Fuji X100T que je viens de recevoir. En temps normal c'est mon téléphone qui s'occupe des clichés du quotidien. Mais le X100T ne dérange jamais, ni son utilisateur ni son sujet. Alors il bosse plus souvent, tout le temps à vrai dire, dès que je vois un sujet qui me plait.Je garde ces clichés habituellement pour moi, mais cette histoire est une histoire d'amour, alors elle sera moins mièvre si elle est illustrée. Car le coup de foudre est instantané, en quelques minutes je le sais déjà, j'adore ce boitier.Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-2 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-1 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-3 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-4 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-5Ce test est en fait une déclaration. Fuji X100T, je t’aime passionnément, et je ne peux pas attendre une minute de plus pour t’emmener avec moi, où tu voudras quand tu voudras. Je t’aime car nous avons la même passion : la photographie.Je pourrais vous lister toutes les caractéristiques techniques, mais je préfère vous parler de sa taille du X100T qui est parfaite, de sa qualité d’image, de ses performances plutôt que de ses menus, je ne veux pas vous proposer un test exhaustif et détaillé. Surtout pour un boîtier sorti il y a presque un an.Je ne veux vous parler que de cette rencontre qui fut pour moi une évidence, de son bruit si doux, de sa discrétion, des images qu’il permet. Le Fuji X 100 T ne mérite pas une fiche technique, il mérite une lettre enflammée, une vie faite de sorties impromptues, de moments qui éblouissent et bien sûr d’un hommage : le Fuji X100T rend amoureux de la photographie.13 Novembre 2015 - New DelhiJe vais éviter de raconter cette journée et ce périple en train vers Jaisalmer, le coeur n'y serait pas vraiment. Vous n'aurez que ces quelques images :Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-7 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-8 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-10 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-9 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-11 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-12

Sui Generis

Le Fuji X100T est unique en son genre, c’est bien simple, il n’a pas de concurrent. C’est un boitier très compact qui rassemble un capteur APS-C, une optique magnifique équivalente à 35mm en plein format et avec une ouverture maximale F2.0 et un viseur hybride optique/électronique. L’ensemble tient littéralement dans une poche et constitue pour moi le “2ème boitier” parfait.Chacun de ces éléments présente bien sûr des avantages et inconvénients, mais comme un jeune amoureux passionné que je suis lors d’une rencontre, je ne vois que ses qualités.Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-6Fuji X 100 T - Test - Genaro Bardy -1

Petit et mignon

Parce que son viseur est décalé, le Fuji X100T est un boitier très compact qui économise la place d’un système de miroir.Vous voulez voir exactement votre cadre et l’exposition en temps réel ? Passez en mode de visée électronique. Vous préférez voir un peu plus grand pour anticiper une scène ? Passez en viseur optique. Et comble du luxe, vous voulez le meilleur des deux monde ? Passez en visée hybride optique/électronique, avec le cadre de la photo simplement surligné en électronique tout en profitant des agréables sensations d’une visée optique.Une fois essayée, je n’ai plus quitté la visée hybride. Elle évite le léger temps de latence de la visée électronique qui fait perdre de précieux dixièmes de seconde quand vous voulez shooter à la volée, et elle conserve les informations essentielles en surimpression de la visée optique. C’est merveilleux, la visée type “Leica” avec un autofocus ultra-rapide… Je ne sais pas si je pourrais vraiment m’en passer maintenant.Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-17 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-16 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-15 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-20

Qualité d’image optimale

Le capteur du Fuji X100T est un capteur de taille APS-C, associé à une optique équivalente à 35mm en plein format. J’évoque ces deux caractéristiques en même temps, car elles sont évidemment étroitement liées.Le capteur n’est pas plein format, ce qui pourrait à priori me heurter en venant du Sony A7, mais puisque l’optique n’est pas interchangeable et qu’elle est parfaitement adaptée au capteur, en plus d’une qualité remarquable, l’association est tout à fait cohérenteL’optique n’est pas interchangeable. Il est important de noter que Fuji propose néanmoins des “lense covers” qui permettent de transformer l’optique en 28mm ou 50mm (équivalent plein format). Mais à bien y réfléchir est-ce vraiment gênant ? Pour mon “2ème boitier”, qui est le plus souvent le 1er puisque c’est celui que j’emmène partout, j’ai déjà fait ce même choix d’une optique 35mm à ouverture F2.0.Le 35mm vous permet de quasiment tout faire : de l’architecture au portrait, c’est vraiment la focale qui permet le plus facilement de “zoomer avec les pieds”, c’est la focale fixe trans-standard en quelque sorte. Avec une ouverture F2.0 d’une grande qualité, on peut réduire largement la profondeur de champ, le bokeh est superbe et les basses lumières ne lui font pas peurFuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-22 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-23 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-24Alors j’ai beau avoir la possibilité de changer l’optique sur d’autres boitiers dits “hybrides”, si je ne m’équipe pas ou ne l’utilise pas dans les faits, à quoi bon ?Car le bénéfice lui est évident, le Fuji X100T est le boitier que vous pouvez emmener partout, que vous soyez professionnels ou non. Dans la poche d’une veste, dans une petite poche extérieur d’un sac, dans une pochette à la ceinture si vous n’avez pas peur du ridicule ou si comme moi vous avez 15 kilos dans le dos sur un voyage où la place dans les bagages compte énormément, le FujiX100T est toujours à portée de main.Si le meilleur appareil photo est celui que vous avez toujours avec vous, considérez sérieusement que le meilleur appareil photo, du point de vue du rapport qualité d’image / compacité / prix, c’est peut être bien celui-là.Car la qualité d’image les amis, la qualité d’image… mamma mia… Les seuls qui tiennent pour moi la comparaison avec ma petite expérience sont les boitiers Leica (10x plus cher) ou Sony A7 (prix équivalent pour la première génération, mais sans optique… Et un 35mm F2.0 n’est pas donné). Et si vous ajoutez à cela la visée hybride qui prend le meilleur des 2 mondes (optique pour Leica, électronique pour Sony), avec un autofocus très rapide, le choix n’est même plus Cornélien. Il est évident : le Fuji X100T a tout pour lui.Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-18 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-14 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-13Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-19

Rapide et silencieux

Si vous aimez la photographie de rue, le reportage ou le voyage, la vitesse d’exécution, de mise au point et le silence du Fuji X100T sont des éléments importants pour pouvoir être repéré le plus tard possible. Si le photographe est un chasseur, le photographe de voyage est un sniper ou un furtif. Avec cette focale, vous êtes au plus proche de votre sujet, la furtivité est donc cruciale.Et le Fuji X100T, c'est le silence absolu. Moi qui suis habitué au gros 'clac' du Sony A7, je sais que je n’ai pas le droit à une 2ème chance. Avec le X100T, il peut se passer 30 secondes avant que je sois repéré. Et en 30 secondes, j’ai largement le temps de capturer la scène qui m’intéresse. Je découvre une liberté totalement nouvelle, et je dois dire assez jouissive.Le boitier étant léger, la prise de vue n’est jamais une agression, très rarement même une gêne pour les personnes que je rencontre. Je n’ai qu’à me concentrer sur ma photo, sa composition, l’instant que j’anticipe parfois, l’histoire que je veux raconter. Quel plaisir !24 Novembre 2015 - ChandrabaghaLa procession traverse la ville de Jhalawar vers la rivière de Chandrabhaga pour un pèlerinage Hindi parmi les plus spectaculaires du Rajasthan. Les saris fendent la foule, les danseurs ne blessent personne malgré leurs acrobaties, je suis pris par un tourbillon jusqu'au soir... Et personne ou presque ne me voit photographier.Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-25 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-26 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-27 Fuji X1OOT - Test - Travel Photography - Inde Rajasthan - Genaro Bardy-21Pour être un peu plus objectif, je me dois de parler des défauts que j'ai trouvé au Fuji X100T. Mais je vous préviens je suis sûrement trop aveugle pour en voir :

  • j'ai eu du mal avec la mise au point automatique, notamment lorsqu'une scène demande de la vitesse.
  • je trouve la visée électronique trop lente à apparaître, c'est problématique pour ceux qui la préfère (je lui préfère la visée hybride, qui est parfaite).
  • la molette de réglage au pouce est active, on peut appuyer dessus pour déclencher une fonction. Avec mes gros doigts je faisais souvent des erreurs, mais on ne peut pas avoir la taille réduite sans quelques conséquences.

Et sincèrement, je n'en vois pas d'autres...Parce que pour le reste, c'est dans le mille à chaque fois :

  • une optique remarquable, lumineuse, parfaitement calibrée pour le capteur.
  • la qualité d'image irréprochable.
  • la compacité, on peut vraiment garder le X100T en permanence avec soi.
  • la visée hybride unique au monde et tellement agréable
  • pour ceux qui ne veulent pas passer trop de temps en post-production, les modes créatifs sont splendides, avec des copies de rendus de pellicules historiques
  • évidemment vous pouvez récupérer vos photos en live sur votre téléphone via l'appli wifi
  • l'ensemble pour un budget qui me semble modeste face à ses concurrents potentiels...
  • ...mais à vrai dire le Fuji X100T a-t-il seulement un concurrent ?
  • le design que je n'ai pas évoqué... il est tellement mignon !
  • après 1 139€ c'est un budget, avec ses limitations cela peut paraître étonnant
  • mais le Fuji X100T, c'est l'essence de la photographie.

Le Fuji X100 T me semble s'adresser aux experts ou au 2ème boitier des pros. C'est clairement ce marché, limité reconnaissons le, qui est visé. Mais si vous aimez le reportage, le voyage, l'instantané, la furtivité, avec une qualité d'image optimale... ne réfléchissez pas, foncez.

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Leica, Materiel Leica, Materiel

Nouveau Leica M9-P Edition Hermes

Il faudra que je vous parle un jour de ma passion dévorante pour les boitiers Leica. Cette passion ne risque pas de se calmer, si la marque allemande se met à travailler régulièrement sur de éditions spéciales comme celle-là.Voici donc la nouvelle édition spéciale du Leica M9-P : signée par Hermes.Elle sera disponible dans une sélection de boutiques Leica, et vous pourrez vous l'offrir avec les objectifs spécifiques, le coffret, et donc le sac Hermes qui va bien, pour la modique somme de 50 000 $.Une paille dans l'oeil d'un cheval.--

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