5 leçons de composition avec Henri Cartier-Bresson
Henri Cartier-Bresson est un photographe légendaire, photojournaliste et dessinateur français. Connu pour la précision et le graphisme de ses compositions, il s'est surtout illustré dans la photographie de rue, la photographie documentaire et la représentation des aspects particuliers ou signifiants de la vie quotidienne. Avec Robert Capa, David Seymour, William Vandivert et George Rodger, ils fondent en 1947 l'agence coopérative Magnum Photos.
C’est probablement le photographe le plus mondialement connu, il a inspiré des générations de grands photographes. Je ne crois pas avoir étudié un photographe qui ne le cite comme référence. Henri Cartier-Bresson est le grand maître des grands maîtres, et je n’ai probablement pas besoin d’en dire beaucoup plus.
J’ai une relation particulière avec Henri Cartier Bresson. Quand j’ai débuté en photographie et que j’ai suivi mes premiers cours et ateliers de photographie de rue, j’ai commencé à parler autour de moi de cet enthousiasme. Immanquablement, j’ai reçu en cadeau aux fêtes de fin d’année deux livres qui m’ont marqué à jamais : The Americans de Robert Franck et le Photo Poche d’Henri Cartier Bresson, qui retrace également la biographie du photographe. J’ai été subjugué par les images d’Henri Cartier Bresson et par le pouvoir de la photographie, et je me souviens m’être dit après avoir refermé le livre : “c’est ça que je veux faire”.
C’est amusant d’y repenser et de voir la place qu'a pris la photographie dans ma vie… Je n’ai pas pour objectif de vous présenter ici le travail ou l’histoire d’Henri Cartier Bresson. Simplement, je vous propose 5 citations d’Henri Cartier Bresson, parfois très connues, commentées. J’ai décidé de scinder cet article en deux et de vous proposer le premier uniquement sur la composition, puisque c’est ce pour quoi Henri Cartier Bresson est le plus connu : son sens de la géométrie et la qualité exceptionnelle de ses compositions.
5 leçons de composition avec Henri Cartier Bresson
La composition est intuitive
Rien n’est plus important pour progresser que de savoir analyser une photo. Que contient-elle ? Que se passe-t-il ? Quelle est la symbolique du sujet principal qui y est présenté ? Des sujets secondaires ? Quelle relation est établie visuellement entre les différents plans de l’image ? Quel est le sens de lecture ? Qu’est-ce qui est absent du cadre mais contient du sens ?
Pourtant, cette analyse ne peut se faire qu’après avoir pris la photo, devant une planche contact ou devant Lightroom aujourd’hui. C’est en travaillant vos compositions et en analysant en profondeur vos photos, que vous vous donnerez le plus de chances de pouvoir composer de meilleures photos la prochaine fois que vous en ferez. Parce que la prise de vues est absolument intuitive. On a jamais le temps, en photographie de rue mais aussi en studio ou en paysage avec un trépied. Les moments les plus intéressants passent trop vite et la plupart du temps on n’arrive pas à les recréer ou à se remettre dans les mêmes conditions.
Ainsi, la composition est un des éléments les plus importants, sinon le plus important, mais on ne peut le travailler qu’une fois la photo faite et constater qu’on ne pourra jamais faire mieux… mais ce travail nous permet d’entraîner notre oeil à mieux voir et à saisir des compositions à la volée. Ou plutôt à la sauvette, comme le dirait Henri Cartier-Bresson.
2. Reconnaître le rythme du monde
Cet aspect est particulièrement intéressant, Henri Cartier-Bresson nous propose ici d’apprendre à reconnaître le rythme des choses. II commence par souligner ce que nous connaissons tous de son travail : la rigueur de ses compositions et son sens aigu de la forme. Mais il rattache immédiatement cette forme au message de la photo. Parce que la photographie est une représentation du monde en deux dimensions, on ne peut représenter le mouvement permanent du monde que par un seul instant.
Certains moments représentent mieux le mouvement du sujet que d’autres, apprendre à reconnaître ces instants donnera de meilleures compositions. Ainsi, c’est bien le ou la photographe qui sait observer le rythme du monde. L’appareil n’étant qu’une chambre d’enregistrement des différentes tentatives de saisir l’instant parfait, ou le meilleur représentant de ce rythme.
”La décision prise par l’oeil” d’Henri Cartier-Bresson, c’est notre capacité d’observation et de concentration sur ce qui nous entoure.
3. Trouver l’équilibre
Henri Cartier-Bresson parle ici encore d’intuition et de mouvement : on anticipe ce que va donner une scène dans un cadre, on se projette dans un mouvement en espérant capter quelque chose d’intéressant.
Puis, il dévoile un élément fondamental pour la qualité de la composition d’une photo : l’équilibre. Comment est-ce que les lignes sont placées entre elles ? Quel est le rapport entre les formes géométriques et leurs surfaces dans le cadre ? Quel est le “poids” visuel d’un élément ou d’un autre ? Par exemple, si vous avez un personnage ou des lignes directrices, ce sera un point d’attention qui donnera un sens de lecture à la photo.
C’est un des principaux sujet d’étude que je propose chez des photographes expérimentés qui veulent franchir une étape : la capacité à évaluer l’équilibre d’une photo. C’est une notion qui peut paraître abstraite et qui a souvent besoin d’être démontrée par un recadrage qui propose un meilleur équilibre, même si la photo est parfois profondément modifiée.
4. Fixer un motif géométrique
Cette citation explique plus en détail le concept d’ “instant décisif”, qui est devenu avec les années probablement le plus gros cliché sur Henri Cartier-Bresson ou sur la photographie de rue en général. Certains vous diront que l’instant décisif n’existe pas, d’autres ne jureront que par lui ou diront que c’est simplement le titre en anglais du livre le plus connu d’Henri Cartier-Bresson. Au final, tout cela a assez peu d’importance, je préfère retenir dans cette citation que selon Henri Cartier-Bresson la photographie est d’abord une représentation géométrique.
Ensuite, la photographie est une recherche permanente. On attend, on attend encore, on suit quelqu’un ou un mouvement, on déclenche, on essaye autre chose. Parfois, on a le sentiment d’avoir quelque chose, aujourd’hui il est plus facile de le vérifier sur son écran, mais on en est jamais totalement certain. Henri Cartier-Bresson dit très bien que c’est à l’analyse que l’on peut vérifier que tout est bien en place sur la photo, qu’il ne manque rien ou que rien ne gêne.
Selon que le moment est intéressant ou non, en fonction de la géométrie de la photo, on saura si notre intuition a été décisive, au sens ou tout ce sera bien en place. L’instant décisif n’est pas tant une qualité du photographe, mais décrit plutôt la pratique, faite d’essais et d’erreurs, et cette recherche d’une géométrie parfaite.
5. Ne cherchez pas les effets
Henri Cartier-Bresson était un fervent défenseur de la photo parfaite à la prise de vue, il tenait à ce que ses photos soient publiées telles qu’elles avaient été prises. Le fin cadre noir qui entoure ses photos était la preuve de cette démarche intègre. Cette volonté correspondait au travail de photojournaliste, où un recadrage pouvait modifier le sens de la photo en la plaçant dans un contexte différent.
Le recadrage modifie également les équilibres géométriques, et donc la composition d’une photo. Henri Cartier-Bresson note ici que cela servait rarement la photo, mais surtout cela ne correspondait plus à la vision du photographe. En d’autres termes, un recadrage, c’est comme faire une nouvelle photo. Ce en quoi je suis plutôt d’accord. Mais je dois reconnaître être un pragmatique en la matière. Personnellement, je ne me pose qu’une seule question : est-ce que ce recadrage donne une meilleure photo ? Si la réponse est oui, je recadre.
Avec les années de pratique, j’ai trouvé la focale que je quitterai plus (le 35mm), qui correspond exactement à la manière dont j’aime voir et photographier. Ainsi, je recadre de moins en moins. Mais quand je vois une meilleure photo dans une de mes photos passables, je n’hésite pas, je recadre. Après, je vis assez bien avec ce paradoxe : quand on recadre trop, je trouve que c’est tricher. Quelle est la limite ? À chacun de trouver ce qui lui convient le mieux.
Henri Cartier-Bresson cherchait à donner une vision intègre et fidèle du réel, il disait que le 50mm était le plus proche de la vision humaine. Il nous propose ici de ne pas chercher les effets, par exemple en se mettant au sol. Pour ma part, je garderai les recadrages et les effets, si je crois que cela me permet de proposer une meilleure photo.
Construire son cadre
Si vous êtes timide avec votre appareil, allez dans des endroits où les gens sont là pour être photographiés : un défilé, une fête foraine ou une manifestation, pour être plus à l'aise dans ces situations. S’il y a déjà des photographes, vous verrez qu’il est plus facile de photographier sans que les sujets soient vraiment conscients de votre présence. Forcez-vous à vous mettre en situation d’être obligé de prendre des photos, une fois que vous êtes dans l’action prenez le temps de construire votre cadre. Dans ces endroits ou ces événements, n'essayez pas d'être sympathique ou de devenir le meilleur ami de quelqu'un, vous êtes là pour prendre des photos et pour apprendre. En plus, vous pourrez facilement observer comment d’autres photographes travaillent, en reconnaissant à quelle distance et avec quelle focale ils photographient, vous aurez une bonne idée des photos qui sont prises.
Je préfère toujours travailler dans un style documentaire, obtenir des scènes naturelles plutôt que de chercher des portraits formels. Dans ce type de prise de vue, vous observez la scène et devez construire le cadre en recherchant différents niveaux de lectures, plusieurs techniques de composition, ou parfois en assemblant des éléments différents dans le cadre qui se correspondent ou dialoguent entre eux.
Il est impossible de dire exactement ce qu'il faut rechercher, parce que la prise de vue est absolument intuitive, l’expérience est primordiale et le temps que vous passez à rechercher et construire un cadre sera de plus en plus court au fil du temps. C’est pour cela que vous ne devez pas vous mettre dans une situation où la peur de photographier est un frein.
Dans la construction de votre cadre, vous cherchez quelque chose que vous reconnaissez, quelque chose qui vous parle, une scène étonnante ou originale, si vous ne photographiez que des gens qui passent et qui marchent, c’est vous qui passez probablement à côté de votre sujet. À partir d’une scène qui a du potentiel, construisez les autres parties du cadre pour former une juxtaposition, cherchez où la lumière est intéressante, essayez d’inclure ou d’exclure des éléments qui simplifient la lecture ou donnent de la profondeur.
Sur cette photo, j’étais simplement en train de me rendre à un dîner à Paris. Comme je suis toujours un peu en train de prendre des photos, je me déplace le plus souvent en marchant, et je pars deux heures avant mes rendez-vous pour pouvoir photographier. J’ai vu cette jeune mariée avec plusieurs membres de sa famille au téléphone en train d’appeler ceux qui n’ont pas manqué de les rejoindre. On était manifestement entre la cérémonie et le cocktail, et le mari n’était pas là. J’ai commencé à photographier un jeune homme qui danse, puis ces amies au téléphone, puis ces enfants ou neveux et nièces qui courraient autour de la scène. Je dois probablement avoir une 50aine de clichés de la scène, mais un seul est vraiment intéressant pour moi ici, en juxtaposant tous les personnages de la scènes, et plus encore avec la rue et le contexte. Personne ne m’a arrêté, il était normal de prendre des photos.
Pour pouvoir prendre le temps de construire votre cadre, de penser vos compositions, choisissez des moments où il est tout à fait naturel de photographier. Puis commencez à chercher un bon plan large, approchez vous pour un plan moyen, et allez jusqu’à des plans serrés. C’est à l’édition que vous verrez si la pêche a été bonne. Gardez à l'esprit qu'il n'y a pas de règles. Allez dans des endroits où les gens sont plus ouverts à être photographiés, et continuez à photographier comme si vous étiez invisible.
La composition émotionnelle de Larry Fink
Larry Fink est un photographe passionnant, mais je le connais plus comme un éducateur fascinant. Les fulgurances de ces réflexions et sa pratique de la photographie avec une attention particulière à son côté kinesthésique, aux atmosphères ou au langage du corps, donne une matière infinie à la réflexion et à la poursuite de photographiques qui soient plus “physiques”, qui vous rendront plus présent dans vos photos.
Si cette introduction est trop cryptique, le mieux est de laisser la parole au maître Larry Fink, dans un texte issu de son livre On composition and improvisation, que je vous recommande vivement si vous lisez l’anglais.
La composition émotionnelle
Une photographie est le reflet de l’âme du photographe, autant que l’interprétation d’un sujet. Une photographie en dira toujours beaucoup plus que vous ne croyez sur votre état d’âme, sur ce que vous pensez du sujet que vous photographiez. On photographie qui on est.
Ce que vous mettez ou ignorez dans le cadre a un sens, participe de l’émotion générale que transmet votre photographie. Utilisez les propriétés représentatives de la photographie comme le focus, l’instant, le cadre et la planéité, pour transmettre du sens ou un message.
Le mariage des coïncidences
La vie est souvent une comédie, et la photographie peut en révéler des scènes fascinantes par la juxtaposition. Je propose rarement des photos avec des scènes explicitement drôles ou avec des associations comiques. Quand je photographie dans la rue, je cherche à assembler, à lier des éléments qui sont sur différents plans ou qui coexistent dans le cadre.
Avec un peu de chance, un heureux hasard et l'habitude de la pratique, on peut juxtaposer et trouver un rythme ou un motif dans une photographie. À la prise de vue je n'ai pas le temps d'y penser, je fonctionne purement à l'instinct. Mais à l'édition rien ne me semble plus important que l'analyse et la recherche de moments synchrones.
Je me demande : est-ce que cette photo représente une harmonie ? Une tension ? Un conflit ? Parfois, je trouve des éléments ou des personnages qui se répondent sans le savoir.
Une juxtaposition est souvent un mariage de coïncidences.
Cinéma et Photographie - Queen's Gambit
Je continue l'exploration de la cinématographie et de la composition dans les grands films. Après les valeurs de plan et les angles et points de vue, je vous propose ici l'analyse de la cinématographie d'une mini-série récente que j'ai adoré : Queen's Gambit (désolé, la traduction Française "Le jeu de la dame" est médiocre pour un joueur d'échecs).
Les amis de LogLine ont extrait des différents épisodes de Queen's Gambit certains plans merveilleux. Ils mettent en valeur le travail remarquable du Réalisateur Scott Franck et du Directeur de la Photographie Steven Meizler. On pourrait certainement aussi souligner la qualité du design et des costumes, mais nous concentrerons sur les éléments de composition et comment ils sont utilisés dans cette histoire.
Spoiler Alert : si vous n'avez pas vu Queen's Gambit, déjà qu'est-ce que vous foutez ici ? Il est temps de l'engloutir. Nous ne révélerons pas de détails du scénario, mais une image vaut parfois mille mots.
Symétrie - Créer un équilibre quand la moitié du cadre est identique (ou presque) à l'autre côté
Nombre d'Or - Les éléments intéressants sont dans la zone d'intersection,
souvent au centre pour attirer l'attention
Encadrement - Utiliser des cadres naturels pour les sujets
La règle des tiers
Notons que la règle des tiers n'est pas une règle, mais un outil :)
Règles des tiers - Les centres d'intérêts aux intersections
Règles des tiers - Les centres d'intérêts aux intersections
Règles des tiers - Les centres d'intérêts aux intersections
Règles des tiers - Les centres d'intérêts aux intersections
Symétrie
Symétrie - Créer un équilibre quand la moitié du cadre est identique (ou presque) à l'autre côté
Symétrie - Créer un équilibre quand la moitié du cadre est identique (ou presque) à l'autre côté
Cadre dans le cadre
Cadre dans le cadre - Utiliser des cadres naturels pour les sujets
Cadre dans le cadre - Utiliser des cadres naturels pour les sujets
Composer en triangle ou Pyramide
Pyramide - Placer les sujets ou éléments pour qu'ils forment un triangle
Pyramide - Placer les sujets ou éléments pour qu'ils forment un triangle
Le Nombre d'Or
Nombre d'Or - Les éléments intéressants sont dans la zone d'intersection,
souvent au centre pour attirer l'attention
Nombre d'Or - Les éléments intéressants sont dans la zone d'intersection,
souvent au centre pour attirer l'attention
Nombre d'Or - Les éléments intéressants sont dans la zone d'intersection,
souvent au centre pour attirer l'attention
Composition Circulaire
Circulaire - Placer les sujets ou éléments pour qu'ils forment un cercle dans le cadre
Circulaire - Placer les sujets ou éléments pour qu'ils forment un cercle dans le cadre
Circulaire - Placer les sujets ou éléments pour qu'ils forment un cercle dans le cadre
Contrastes
Contrastes - Trouver un contraste entre le sujet et l'arrière-plan
Contrastes - Trouver un contraste entre le sujet et l'arrière-plan
Contrastes - Trouver un contraste entre le sujet et l'arrière-plan
Lignes directrices
Lignes directrices - Les lignes naturelles emmènent le spectateur dans le cadre
Lignes directrices - Les lignes naturelles emmènent le spectateur dans le cadre
Profondeur
Profondeur et distance - Utiliser le premier plan, un plan intermédiaire et un arrière-plan pour créer de la profondeur, du contraste et du sens
Profondeur et distance - Utiliser le premier plan, un plan intermédiaire et un arrière-plan pour créer de la profondeur, du contraste et du sens
Profondeur et distance - Utiliser le premier plan, un plan intermédiaire et un arrière-plan pour créer de la profondeur, du contraste et du sens
Répétition et motifs
Répétition et Motifs - Trouver des éléments qui se répètent comme des lignes, formes ou couleurs
Répétition et Motifs - Trouver des éléments qui se répètent comme des lignes, formes ou couleurs
Juxtaposition
Juxtaposition - Placer les sujets dans des positions adjacentes ou opposées
pour créer des différences et du sens.
Juxtaposition - Placer les sujets dans des positions adjacentes ou opposées
pour créer des contrastes et du sens.
Juxtaposition - Placer les sujets dans des positions adjacentes ou opposées
pour créer des différences et du sens.
Voilà une bonne manière de travailler sa composition et de développer son regard, avec une bonne série !
Si vous en voulez encore, poursuivez avec ces deux articles :
La distance en photographie - par Todd Hido
Je prends enfin le temps d'ouvrir le livre de Todd Hido : On Landscapes, Interiors, and the Nude - ce livre est plein d'enseignements et je découvre Todd Hido comme professeur de photographies. Je dois vous dire, je ne connaissais que peu le travail de Todd Hido au delà de son premier livre House Hunting. Todd Hido est aussi professeur au California College of the Arts et ses enseignements sont remarquables.
En introduction, Todd Hido détaille le procédé qui amenait au choix de la couverture de son premier livre. Ce texte est passionnant car il est accompagné de la planche-contact et du choix de la photo en question. Todd Hido y parle de position et de distance en photographie, qui sont bien sûrs chargées de sens.
Emmet Gowin me dit un jour : "la photographie est à propos de la position". J'utilise beaucoup cette perspective diagonale. Il y a un point de fuite ou un coin. En fait, je crois que dans mon livre il n'y a qu'une seule photo qui soit prise en face comme le ferait Walker Evans. Quand on photographie un espace, c'est utile d'avoir une perspective pour faire entrer le spectateur dans la photo. La ligne diagonale crée de la profondeur, et la profondeur fonctionne souvent pour décrire un environnement. En quelque sorte, les lignes diagonales étendent votre photographie vers l'infini.
Todd Hido dans On Landscapes, Interiors, and the Nude
Photo Todd Hiddo - Couverture de
La planche contact de Todd Hido - dans
Photo Todd Hiddo -
Certains décrivent mon travail comme celui d'un "voyeur". L'endroit où je me place avec mon appareil donne cette impression de voyeur. Je suis suffisamment en retrait pour que nous (le spectateur et moi) soyons à une distance respectable de la maison. Peut-être que nous ne sommes pas trop près parce que nous ne sommes pas supposés être là.
J'ai toujours utilisé cette distance étrange qui dit : "Je ne suis pas d'ici." Les spectateurs ressentent cette distance et deviennent plus conscients de ma présence comme photographe/voyeur. Je les place dans la même position - une position qui encourage un certain type de regard.
En deux paragraphes, Todd Hido montre et démontre l'importance de la position en photographie. Au moment de la prise de vue, la photographie est avant tout un exercice physique, le moindre déplacement transforme une composition. Cette planche contact est limpide, tous les plans sont acceptables, mais pour Todd Hido une seule est parfaite avec les diagonales qui donnent de la profondeur et un point de vue particulier.
Todd Hido explique également l'importance du spectateur dans l'édition de photos. On choisit des photos en les analysant pleinement, en pensant au moindre détail, jusqu'à ce que signifie la distance et comment elle influence le sentiment du spectateur. Une grande rigueur dans l'édition est nécessaire, cela demande un travail conséquent. Todd Hido est réputé pour être un bourreau de travail, pour atteindre un niveau remarquable pour chacune de ses photos.
House Hunting ne contient que 26 photos en 56 pages... Mais comme il le dit si bien : "All Killers, No Fillers" (trad. : Que des tueurs, pas de remplissage).
Cinéma et Photographie - Angles et points de vue
Voici le deuxième article de ma série d'exploration de la cinématographie. La dernière fois nous avons vu les valeurs de plan, cette fois-ci nous analyserons les angles et points de vue. Comme pour les valeurs de plans, ces techniques de composition seront particulièrement utiles dans le cas d'une narration. Quelque soit le genre photographique que vous pratiquez, ces techniques narratives et manières de cadrer serviront dans la construction d'une série photographique, d'un projet de livre ou de quelque support qui présente votre travail en plusieurs photos.
Même si les plans présentés ici seront avant tout des personnages, les principes fonctionnent pour d'autres sujets. Ils fonctionneront également pour la composition d'une photographie unique, selon ce que vous voudrez évoquer par le point de vue que vous prendrez.
Vous verrez mieux j'espère l'importance du point de vue, et ce que disent l'angle et l'endroit d'où vous prenez une photo. Commençons tout de suite avec le premier angle, le plus évident : la contre-plongée.
Contre plongée - Low Angle
La contre-plongée est l'outil le plus évident à intégrer dans sa photographie. Cela va sans dire, mais dans ce cas la caméra vise "vers le haut".
Cela a un effet immédiat de rendre le sujet plus puissant, plus imposant, plus important. En cinématographie la contre-plongée est parfaite pour les protagonistes principaux, héros ou ennemis.
En photographie c'est le moyen le plus simple de magnifier votre sujet, de le rendre important et positif. C'est la raison pour laquelle certains photographes se jettent les fesses au sol.
À titre personnel, le dernier exemple qui me vient en tête est pour une de mes dernières commandes pour une salle de boxe. Pour mieux mettre en valeur les mouvements et donner une impression de puissance, j'ai usé et abusé de la contre-plongée, notamment sur les photos de plein pied.
En photojournalisme ou photographie documentaire, la plongée et contre plongée sont des outils évidents qui peuvent indiquer ce que veut montrer le photographe d'un sujet. Par exemple des manifestants pris en contre plongée pourraient laisser penser que le photographe est au service de leur cause.
Notez qu'en cinématographie, la contre-plongée peut être extrême ou très subtile, nous le verrons avec l'exemple de la "vue épaule". Enfin, cet outil n'est pas limité aux personnages, même si c'est avec eux que cela aura le plus de sens. En photographie, par exemple l'architecture est parfois prise en contre-plongée lorsque la focale n'est pas assez large, pour pouvoir saisir un élément dans son ensemble. Cela aura des effets très visibles sur la parallaxe, à moins d'utiliser des optiques à décentrement.
Kill Bill - Volume 1
The Dark Knight - Les antagonistes sont souvent représentés puissants,
pour que la menace soit réelle
Star Wars Episode V - L'Empire contre attaque - L'image iconique du vilain le plus connu de l'histoire du cinéma est une contre plongée.
Pulp Fiction
2001 L'Odyssée de l'espace - La contre plongée ne fonctionne pas que avec des humains
Inception - La contre plongée ne fonctionne pas que avec des humains
Les Affranchis - Joe Pesci vise le plan d'après
Casino - Joe Pesci abandonne devant cette caméra qui s'acharne
Plongée - High Angle
La plongée, vous l'aviez bien compris, est l'angle inverse, quand la caméra est dirigée "vers le bas". L'angle de visée peut être plus ou moins marqué, toujours avec la même intention quand il s'agit de personnages : diminuer leur importance, les montrer en position de faiblesse ou vulnérable.
Par exemple pour des super-héros pleins de super-pouvoirs, si vous voulez augmenter la tension et le danger et les présenter face à une menace au moins équivalente à leur pouvoir, la plongée va être assez logique.
Au cinéma, la plongée sera un angle très complémentaire de la contre-plongée dans la même scène pour montrer une différence de pouvoir ou une inégalité.
En photographie, l'effet sera strictement identique, dans le cas d'une narration sur une série de photos comme pour une photo unique. La plongée donnera un point de vue dominant au photographe, présentera le sujet comme diminué. Cet effet peut être un moyen d'accentuer une position de faiblesse, voire redondant si le sujet est déjà en difficulté.
Pour tout autre sujet que des personnes, la vue en plongée peut être un très bon moyen de réaliser un plan d'ensemble, de présenter un contexte avec un point de vue qui "prend de la hauteur".
Avengers - Comment présenter une menace pour des super héros ? En les prenant de haut.
Mad Max Fury Road - L'année 2020 qui contemple vos plus beaux projets
Blade Runner 2049
Kill Bill Volume I - Idée de mise en scène pour photographes de mariage
The Revenant
Une utilisation extrême de la plongée la transforme en plan aérien. Cet angle est idéal pour établir une scène, présenter paysage ou montrer des personnages qui se déplacent dans un environnement vaste.
Interstellar - vue aérienne pour accentuer l'hostilité de l'environnement et la solitude des personnages
Ad Astra - vue aérienne utilisée comme plan d'ensemble
Blade Runner
Casino - Juste avant la chute (no spoiler)
Kill Bill Volume I - Le but ici n'est pas de diminuer le protagoniste, mais de montrer la scène en entier
Vue du dessus (plongée à 90°) - Overhead
Poussée à 90°, la plongée devient une vue du dessus, aussi appelée "bird's eye" ou "god's eye" en anglais, "vue d'oiseau" quand le cadrage est éloigné, "vue omnisciente" quand on se rapproche d'un personnage.
La vue du dessus est parfaite pour montrer des actions complexes, elle
peut aussi être utilisée pour montrer une connexion spirituelle ou divine, Cet angle est enfin utile pour montrer une scène de crime insoutenable, positionnant le spectateur en juge suprême.
En photographie, voici le royaume des drones. Ce type de photographie peut être une spécialité, notamment en architecture ou en voyage. Vous trouverez des grands spécialistes de composition très graphiques par ce procédé, créant des relations entre des éléments improbables ou harmonieux.
Dans le cas d'une narration, par exemple d'une commande en architecture, se limiter à la vue de drone serait très réducteur. Cet angle est relativement récent en photographie, merci DJI ! Si vous en avez la possibilité, ce peut être un très bon complément ou plan d'ensemble. me rappelle de la couverture d'un magazine de voile réalisée au drone par un ami. La voile est un genre qui exploite parfaitement les caractéristiques de ce genre de plans.
North by Northwest - Peut être le meilleur, et sûrement le plus beau film d'Hitchcock
Tigre et Dragon - Les scènes aux mouvement complexes sont parfois plus faciles à comprendre vues d'en haut
Le fabuleux destin d'Amélie Poulain - Vue omnisciente, ceci est également un Dutch Angle
Kill Bill Volume I
Taxi Driver
Blade Runner 2049 - cet angle est parfois appelé "god's eye", avec une symbolique spirituelle
Plan cassé ou débullé - Dutch Angle
Pardon mais je ne me fais pas à l'appellation française. Le Dutch Angle propose un cadre où l'horizon est fortement décalé.
L'effet immédiat est de créer un malaise chez le protagoniste ou le spectateur. Ce plan est souvent utilisé pour suggérer un état maniaque, la terreur, la perplexité, ou pour maximiser la tension et le suspense.
En photographie, cet angle est toujours étonnant. Décalez l'axe de l'horizon suffisamment pour que l'on voit que l'effet est volontaire. Si l'effet est trop léger, on pourrait croire que la photo n'est simplement pas droite. Si le sujet le permet, utilisez une perspective ou une diagonale dans un coin du cadre pour accentuer l'effet.
Mission Impossible - Tom est perplexe, et Brian de Palma est au Panthéon des cinéastes.
Mission Impossible - Contre plongée + Dutch Angle pour maximiser la tension, et tout montrer
L'armée des 12 singes - Bruce Willis face aux antivax
Django Unchained - Flasback terrorisant, le malaise est total
Joker - Créer le malaise pour expliquer la naissance d'un monstre
Hauteur d'yeux - Eye Level
Nous allons maintenant explorer les différents positionnements verticaux de la caméra, en commençant par celui largement le plus utilisé au cinéma : le plan à hauteur d'yeux.
La hauteur d'yeux est la manière la plus naturelle de regarder un personnage. Ce plan n'aura aucun jugement de valeur, c'est le meilleur moyen d'être en empathie.
En photographie, c'est le défaut que je vois le plus souvent chez ceux qui débutent : oublier de penser à son point de vue. Si vous ne faites pas attention au positionnement de votre appareil et ne photographiez qu'à hauteur de VOS yeux, vous aurez par exemple constamment une légère plongée qui diminuera vos sujets si vous êtes grand.
Cet aspect est particulièrement important dans la réalisation de portraits. Si vous voulez présenter une photo fidèle à la personne dont vous tirez le portrait, positionnez votre appareil à hauteur de SES yeux. Créez une légère contre-plongée en vous positionnant à hauteur d'épaule pour rendre votre sujet plus dominant. À l'inverse, une légère plongée peut affiner les traits du visage, mais à utiliser avec parcimonie pour ne pas diminuer votre sujet.
La hauteur d'yeux ne veut pas dire que le plan est neutre, plutôt qu'il est fidèle au sujet. Prenons l'exemple du Loup de Wall Street ou Leonardo Dicaprio parle face caméra à hauteur d'yeux. Ce plan permet de briser le 4ème mur, le personnage s'adresse au spectateur pour lui expliquer une situation, l'empathie est totale.
De la même manière il est fréquent en photographie, peut-être même recommandé, de briser le 4ème mur en portrait. Le sentiment d'empathie donné au spectateur n'en sera que plus fort si vous êtes à hauteur d'yeux.
Dunkirk
The Master - La hauteur d'yeux au cinéma et en photographie, mise en abîmes.
Forrest Gump
The Wolf of Wall Street - Si vous voulez rendre un escroc sympathique, filmez-le à hauteur d'yeux
Pulp Fiction
Interstellar
Deadpool - Le maître pour briser le 4ème mur, en BD comme au ciné
The Wolf of Wall Street - Pour rentrer dans la tête d'un personnage, faites-le parler au public
Hauteur d'épaule - Shoulder Level
Si la hauteur d'yeux est le plan le plus utilisé au cinéma, la hauteur d'épaule arrive juste derrière.
Avec une position légèrement plus basse, cela donne les avantages de la contre-plongée sans connotation trop marquée. Ce type de plan est naturellement très employé lors d'un dialogue, avec l'appellation
OTS (Over The Shoulder).
Ce plan peut-être très utile dans une situation romantique, il permet de souligner le regard. C'est toujours bon pour vos commandes en photo de mariage.
En photographie, utilisez-le pour donner un léger effet supérieur au sujet, ou pour montrer des interactions. À la différence du cinéma où l'on présente un dialogue avec le contre-champ, il sera préférable en photographie d'essayer de montrer les visages, donc parfois des profils qui se regardent.
Black Panther - RIP Chadwick Boseman
Pulp Fiction
Taxi Driver
Joker - Point de vue classique dans un dialogue
Rocky - Point de vue logique pour cette séquence d'entraînement iconique
Les Affranchis - "Mais pourquoi le photographe saccage la première danse ?"
Hauteur de Hanche - Hip Level
Je ne passerai pas trop de temps sur ce niveau de plan, utilisé surtout pour les westerns.
En photographie, j'imagine peu de cas de figures intéressants, à moins qu'un détail soit au niveau de la ceinture et que l'arrière plan soit intéressant.
En photographie de rue, c'est un positionnement d'appareil fréquent pour ne pas être repéré, en utilisant par exemple un écran orientable, voire en visant à l'instinct. Ce niveau peut donner des effets intéressants ou des scènes très naturelles, mais pour moi cela reste une exception et je n'imagine pas une série uniquement à hauteur de hanches. Mais peut-être que je me limite :)
Once Upon A Time In Hollywood
Reservoir Dogs - Est-ce un plan à hauteur d'épaule ou de hanche ?
Hauteur de genou - Knee Level
Comme pour la hanche,ce plan est souvent doublé d'une contre plongée. Mais c'est aussi une bonne manière au cinéma de suivre un personnage dans un environnement. Il est parfois utilisé pour montrer un détail qui n'était pas apparent sur un plan d'ensemble.
En photographie, c'est une bonne manière de cadrer de plein pied. En portrait par exemple si vous voulez grandir quelqu'un, sortez le télé-objectif et jetez vous au sol tel un photographe de studio sous amphétamines. Je vous taquine hein, j'ai la plus grande tendresse pour les photographes de vêtements et de mannequins de chair ou de cire.
Au cinéma, restons sur ce plan à hauteur de genou de légende pour montrer la transformation de Forrest, sous les cris "cours Forrest, cours !".
Forrest Gump
The Matrix
Kill Bill Volume I - Le diable est dans le détail
Le fabuleux destin d'Amélie Poulain
Ground Level
Concluons cette exploration des tréfonds des angles et points de vue par le plan au niveau du sol. Il est naturellement presque toujours doublé d'une contre-plongée. Il peut aussi être utilisé droit pour montrer un détail en plan rapproché, ou suivre un enfant jusqu'à la chambre 237 dans ce plan mythique de Shining.
En photographie, c'est le niveau extrême à utiliser au télé-objectif et depuis une bonne distance pour grandir vos modèles. En architecture c'est une position qui n'est pas naturelle, le niveau du sol donne un déséquilibre majeur, surtout si la contre-plongée est utilisée. On préférera toujours une hauteur d'yeux pour être fidèle à l'expérience des visiteurs du lieu.
En photographie de rue, je crois que je m'y positionne surtout pour être à hauteur d'yeux des chiens que j'adore photographier. Le Dogview d'Elliott Erwitt, c'est irremplaçable. Dans le cas d'une narration, il est toujours intéressant d'observer si quelques détails ou objets importants de l'histoire restent au sol, mais ce sera un cas particulier, et toujours avec un détail important.
The Shining - La chambre 237
Full Metal Jacket
Star Wars Episode VIII - The Last Jedi
Black Swan
J'espère que cette nouvelle exploration de la cinématographie vous a plu. La prochaine fois, dernier épisode ou nous parlerons de structure narrative. Nous sortirons de la composition pour passer sur la construction d'une série ou d'un projet photographique.
Progresser en Photographie de Rue
Voici le replay de l'atelier en direct qui a eu le plus de succès sur mon groupe Facebook jusqu'à présent. J'y parle de photographie de rue, avec notamment des photos d'Ernst Haas, Mary Ellen Mark, Helen Levitt, Inge Morath et Sergio Larrain.
Les exercices proposés à la fin seront commentés jeudi 27 août à 20h, toujours sur ce groupe Facebook.
Enfin, si cela vous a plu, sachez que cet atelier est tout à fait cohérent avec le programme de formation L'Étincelle. La deuxième session commence le 1er septembre, et vous pouvez en savoir plus par ici : L'Étincelle.
Comment améliorer ses compositions ?
Voici le premier épisode de la série d'ateliers de formation à la photographie que je propose sur Facebook, La Petite Fabrique de Photographies.
La suite du programme continue mardi 18 août à 19h (heure Française) avec l'analyse des photos des participants au exercices. Ce sera toujours sur mon groupe Facebook https://www.facebook.com/groups/genarobardy/
Si vous voulez participer aux exercices, envoyez vos photos au plus tard lundi 17 août au soir dans ce dossier Drive.
Ou envoyez vos photos par email genarobardy@gmail.com
9 techniques de composition en photographie de rue
Je voudrais vous dire qu'il n'y a pas de règles en composition, mais que l'on peut tout de même trouver quelques méthodes ou techniques qui fonctionnent bien et régulièrement. Ce ne sont pas des règles, mais des outils.
Votre objectif en photographie de rue doit être de constituer un "arsenal" de compositions avec lesquelles vous êtes à l'aise parce que vous les avez répétées des dizaines et des dizaines de fois. Vous pourrez ainsi les utiliser dans toutes les situations qui se présentent à vous en photographie.
Voici 9 techniques de composition en photographie de rue que je pratique régulièrement, toutes illustrées à New York ces derniers mois :
Cherchez les reflets
Quand il pleut à New York je sais que je vais trouver des reflets partout. Et si la drache est forte, j'ai des parapluies à disposition à toutes les sorties de métro pour 5$. La pluie est une bénédiction :)
Fonctionne aussi avec les miroirs, devantures en verre, tout ce que vous pouvez trouver vraiment.
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Approchez vous autant que possible
Plus vous serez proche de votre sujet, plus la connexion et l'empathie par celui qui verra votre photo sera forte.
Si vous avez peur d'y aller, dites-vous que c'est tout à fait normal. Un photographe de rue compose avec cette peur, on s'y habitue mais elle ne part jamais vraiment.
Et si vous avez besoin de mes petits trucs pour vous approcher, c'est par ici.
Photo Genaro Bardy - New Yorkers, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - La Ville Miraculeuse New York, 2018
Isolez votre sujet
Il peut parfois être difficile de n'avoir qu'un seul personnage sur sa photo dans une grande ville. Trouvez un cadre intéressant ou graphique et attendez qu'une seule personne passe dans votre cadre.
J'aurais pu aussi vous proposer l'exact inverse : attendez qu'il y ait plus de monde ;)
Photo Genaro Bardy - New York, Dec 2018
Photo Genaro Bardy - New York, Dec 2018
Changez de perspective
Mettez vous au sol et passez en "dogview". Levez votre appareil au dessus de votre tête à bout de bras. Inclinez votre appareil. Plongée, contre-plongée... Ne vous limitez pas aux photos droites et à hauteur d'yeux.
Photo Genaro Bardy - New Yorkers, Nov 2018
Photo Genaro Bardy - New Yorkers, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Proposez des portraits
La photographie de rue devrait être absolument naturelle, "non posée" ? Quel est l'imbécile qui a sorti ça ? Frick the rules. Pardon mais zut et flute.
Demandez des portraits à ceux que vous rencontrez et pratiquez dans des conditions difficiles. Demandez-vous comment améliorer vos cadrages, comment obtenir de meilleurs arrière-plans, comment vous servir de la lumière naturelle, comment être fidèle à la personne devant vous ?
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2016
Photo Genaro Bardy - New Yorkers, Sept 2018
Cherchez les contrastes
La photographie est littéralement de la "peinture avec la lumière". Si la lumière vous semble trop faible, c'est parfois bon signe. Cherchez des contrastes forts, ils sont toujours agréables à l'oeil.
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Identifiez des lignes directrices
Les lignes vont guider le regard dans votre photo. Et les flèches seront suivies instinctivement.
Photo Genaro Bardy - New York, Avr 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Juxtaposez plusieurs cadres
Cherchez des "cadres dans le cadre", qui seraient délimités par des fenêtres, des portes, ou toute forme géométrique. Puis superposez plusieurs cadres dans une même photo.
Photo Genaro Bardy - New Yorkers, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2018
A-MU-SEZ VOUS !
La première règle en photographie de rue est qu'il n'y a pas de règles. La composition est d'abord un instinct, avec une seule constante : utilisez l'intégralité de votre cadre. Ne vous limitez pas au centre de votre appareil, c'est finalement la seule règle que l'on devrait apprendre. Au delà de ce principe, la ville est un terrain de jeu. Amusez-vous !
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019
Photo Genaro Bardy - New York, Nov 2019