Composition Genaro Bardy Composition Genaro Bardy

Construire son cadre

Mon nom est Personne - Paris, 2021 / Photo Genaro Bardy

Si vous êtes timide avec votre appareil, allez dans des endroits où les gens sont là pour être photographiés : un défilé, une fête foraine ou une manifestation, pour être plus à l'aise dans ces situations. S’il y a déjà des photographes, vous verrez qu’il est plus facile de photographier sans que les sujets soient vraiment conscients de votre présence. Forcez-vous à vous mettre en situation d’être obligé de prendre des photos, une fois que vous êtes dans l’action prenez le temps de construire votre cadre. Dans ces endroits ou ces événements, n'essayez pas d'être sympathique ou de devenir le meilleur ami de quelqu'un, vous êtes là pour prendre des photos et pour apprendre. En plus, vous pourrez facilement observer comment d’autres photographes travaillent, en reconnaissant à quelle distance et avec quelle focale ils photographient, vous aurez une bonne idée des photos qui sont prises.

Je préfère toujours travailler dans un style documentaire, obtenir des scènes naturelles plutôt que de chercher des portraits formels. Dans ce type de prise de vue, vous observez la scène et devez construire le cadre en recherchant différents niveaux de lectures, plusieurs techniques de composition, ou parfois en assemblant des éléments différents dans le cadre qui se correspondent ou dialoguent entre eux.

Il est impossible de dire exactement ce qu'il faut rechercher, parce que la prise de vue est absolument intuitive, l’expérience est primordiale et le temps que vous passez à rechercher et construire un cadre sera de plus en plus court au fil du temps. C’est pour cela que vous ne devez pas vous mettre dans une situation où la peur de photographier est un frein.

Dans la construction de votre cadre, vous cherchez quelque chose que vous reconnaissez, quelque chose qui vous parle, une scène étonnante ou originale, si vous ne photographiez que des gens qui passent et qui marchent, c’est vous qui passez probablement à côté de votre sujet. À partir d’une scène qui a du potentiel, construisez les autres parties du cadre pour former une juxtaposition, cherchez où la lumière est intéressante, essayez d’inclure ou d’exclure des éléments qui simplifient la lecture ou donnent de la profondeur.

Sur cette photo, j’étais simplement en train de me rendre à un dîner à Paris. Comme je suis toujours un peu en train de prendre des photos, je me déplace le plus souvent en marchant, et je pars deux heures avant mes rendez-vous pour pouvoir photographier. J’ai vu cette jeune mariée avec plusieurs membres de sa famille au téléphone en train d’appeler ceux qui n’ont pas manqué de les rejoindre. On était manifestement entre la cérémonie et le cocktail, et le mari n’était pas là. J’ai commencé à photographier un jeune homme qui danse, puis ces amies au téléphone, puis ces enfants ou neveux et nièces qui courraient autour de la scène. Je dois probablement avoir une 50aine de clichés de la scène, mais un seul est vraiment intéressant pour moi ici, en juxtaposant tous les personnages de la scènes, et plus encore avec la rue et le contexte. Personne ne m’a arrêté, il était normal de prendre des photos.

Pour pouvoir prendre le temps de construire votre cadre, de penser vos compositions, choisissez des moments où il est tout à fait naturel de photographier. Puis commencez à chercher un bon plan large, approchez vous pour un plan moyen, et allez jusqu’à des plans serrés. C’est à l’édition que vous verrez si la pêche a été bonne. Gardez à l'esprit qu'il n'y a pas de règles. Allez dans des endroits où les gens sont plus ouverts à être photographiés, et continuez à photographier comme si vous étiez invisible.

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Inspiration Genaro Bardy Inspiration Genaro Bardy

La composition émotionnelle de Larry Fink

Larry Fink est un photographe passionnant, mais je le connais plus comme un éducateur fascinant. Les fulgurances de ces réflexions et sa pratique de la photographie avec une attention particulière à son côté kinesthésique, aux atmosphères ou au langage du corps, donne une matière infinie à la réflexion et à la poursuite de photographiques qui soient plus “physiques”, qui vous rendront plus présent dans vos photos.

Si cette introduction est trop cryptique, le mieux est de laisser la parole au maître Larry Fink, dans un texte issu de son livre On composition and improvisation, que je vous recommande vivement si vous lisez l’anglais.

La composition émotionnelle

Une fois que vous arrivez à un endroit et que vous comprenez ce que vous ressentez à l’intérieur, comment vous vous y connectez, comment traduisez-vous cela dans votre photographie ? La photographie est composée de bien plus que seulement le sujet. Elle se construit avec l’esthétique et avec les outils techniques de l’appareil photo, qui vous permettent de créer, sous la forme physique d’une photographie, un chemin scintillant vers la communication de ce qui est essentiellement et entièrement dans votre tête, dans votre pensée.
Bien que la mise au point, la profondeur de champ et la vitesse d’obturation soient des termes techniques, ils sont également à votre disposition pour des raisons émotionnelles. Vous les utilisez souvent, en travaillant la mise au point ou la profondeur de champ tour à tour, pour voir combien de façons différentes vous pouvez interpréter la nature sensorielle de l’expérience qui se place devant vous.
Si je pensais d’une femme que je photographiais, “C’est la femme la plus sensuelle que j’aie jamais vue de ma vie, et tout ce que je veux faire, c’est donner l’impression qu’il n’y a pas de frontière entre nous, qu’il n’y a pas d’interruption”, j’utiliserais une profondeur de champ très courte pour que l’arrière-plan disparaisse et qu’il n’y ait rien de net à part elle. La photo montrerait cet amour que je ressens.
— Larry Fink

Une photographie est le reflet de l’âme du photographe, autant que l’interprétation d’un sujet. Une photographie en dira toujours beaucoup plus que vous ne croyez sur votre état d’âme, sur ce que vous pensez du sujet que vous photographiez. On photographie qui on est.

Mary, New York City 1958 - Photo Larry Fink

Cependant, si je pensais que cette femme était une intellectuelle menaçante et que je n’avais avec rien d’autre qu’un désir d’information didactique, je dirais: “Oh, laissez-moi la rendre complexe et pédante dans certaines parties du puzzle”, et j’utiliserais une plus longue profondeur de champ, mettant davantage l’arrière-plan au point.
Je trouverais un moyen d’incorporer différents types de structures rythmiques et arythmiques dans le cadre afin qu’elle ne devienne rien d’autre qu’une partie d’un événement menaçant. Dans ce cas, j’utilise la mise au point, ainsi que la composition et la profondeur de champ, comme un outil émotionnel.
— Larry Fink

Ce que vous mettez ou ignorez dans le cadre a un sens, participe de l’émotion générale que transmet votre photographie. Utilisez les propriétés représentatives de la photographie comme le focus, l’instant, le cadre et la planéité, pour transmettre du sens ou un message.

Aga, Thierry Mugler Haute Couture, Paris Jan 1998 - Photo Larry Fink

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Photographie de rue Genaro Bardy Photographie de rue Genaro Bardy

Comment appréhender les portraits de rue ?

Les portraits de rue constituent une pratique particulière de la photographie de rue. Pour moi, les portraits ont un rôle essentiel pour raconter l'histoire d'un lieu, de communiquer une atmosphère ou de développer une idée en s’appuyant sur des personnages qui en témoignent. Les portraits de rue sont également l’occasion de rencontres inattendues, j’ai rencontré certains de mes meilleurs amis en leur proposant quelques photos. Les portraits donnent aussi l’opportunité de raconter l’histoire d’une personne, d’offrir un point de vue sur le sujet qui vous intéresse.

Cependant, bien qu'il soit incroyablement gratifiant de réaliser des portraits dans des lieux publics avec des inconnus, il n'est pas toujours facile de réussir ses images, d’abord parce que le temps disponible est souvent beaucoup plus court. En effet, il se peut que les bons sujets et les bonnes compositions ne vous viennent pas naturellement, ou que vous vous sentiez mal à l'aise de photographier les personnes que vous croisez dans la rue.

Je vous propose ici quelques conseils pour vos portraits de rue, pour être plus à l’aise et que vous soyez en mesure de créer des images intéressantes et évocatrices.

Réussir ses portraits de rue : pensez à l’arrière-plan

La plupart des photographes se focalisent sur le visage et le corps du sujet et ignorent le reste de l'environnement, c’est une erreur majeure, la plus facile à résoudre. Même si votre profondeur de champ est réduite pour isoler votre sujet, vous devez faire attention aux effets de planéité et voir dans l’arrière plan ce qui interagit avec votre sujet ou perturbe la lecture de votre photo.

Les portraits de rue ont souvent un contexte, et un bon arrière-plan peut aussi mettre en valeur le portrait en montrant l'environnement qui aide à raconter l'histoire de votre personnage.

Réfléchissez à l'endroit où vous allez placer votre sujet et d’où vient la principale source de lumière, quand vous avez choisi observez l'arrière-plan. Demandez-vous quel est le meilleur cadrage et observez comment en vous décalant légèrement vous pouvez modifier l’arrière plan et le rendre plus harmonieux.

N'ayez pas peur de demander une photo à des inconnus

Photographier les personnes de près peut être intimidant lorsque l’on débute, mais vous constaterez assez vite que la plupart des gens sont heureux d'être pris en photo. Si vous débutez dans cette pratique, commencez par demander d'abord la permission. Soyez amical et expliquez ce que vous allez faire, ça se passera souvent bien. Il suffit de demander poliment : "Est-ce que je peux vous prendre en photo ?". La plupart du temps, vous obtiendrez un sourire ou un hochement de tête en retour. Être pris en photo est souvent vu comme un compliment quand vous demandez la permission.

Le portait, dans la rue ou non, c’est d’abord la relation que vous arriverez à établir, avec vos sujets. Soyez sympathique et vous rencontrerez majoritairement des personnes qui recevront votre proposition agréablement.

Réussir ses portraits de rue : quand le naturel prime

Une fois que vous aurez pris confiance dans votre pratique du portrait de rue, en demandant systématiquement la permission, vous pourrez passer à l’étape d’après : prendre des photos sur le vif en étant très proche de vos sujets. Si vous voulez capter des instantanés étonnants et naturels, c’est certainement la meilleure méthode, mais c’est aussi celle qui paraît la plus “tête brulée”, qui fait le plus peur.

Vous pouvez tout à fait commencer par prendre des photos, même très près, et ENSUITE demander la permission et reprendre un peu plus haut la méthode. Vous demandez si vous pouvez garder la photo, vous expliquez votre démarche, toujours avec le sourire et la manière la plus sympathique qui soit. Puis vous pouvez commencer une mini-séance de portrait avec la collaboration de votre sujet.

À mon avis, l'un des meilleurs conseils pour les portraits de rue est d'expliquer ce que vous essayez d'obtenir. Dites aux intéressés que vous voulez que le portrait ait l'air aussi naturel que possible, qu'ils doivent agir comme si vous ne les preniez pas en photo. Plus ils comprendront qu'un portrait est une collaboration, mieux ils poseront. Enfin, montrez le résultat et proposez-leur de leur envoyer les meilleurs clichés.

Photographie de rue et simplicité

Restez simples lorsqu'il s'agit de portraits de rue. Isolez les sujets, faites attention aux arrière-plans et utilisez des compositions simples.

Regardez attentivement la scène avant de déclencher. Contient-elle des éléments inutiles ? Un arrière-plan simple aiderait-il votre sujet à se démarquer ? Que pensez-vous de la composition générale ? Quelle est la valeur de plan qui est utilisée et que dit-elle de votre personnage ?

Supprimez les éléments inutiles d'une composition si vous les remarquez. Dans certains cas, il suffit de faire un pas de côté pour améliorer le cadre. Dans certaines situations, il faudra se rapprocher du sujet, s'en éloigner ou prendre de la hauteur.

J’espère que ces conseils vous ont aidé, vous ont détendu par rapport à cette pratique si particulière. Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive, vous pouvez chercher des manière originales de composer vous-même vos portraits de rue.

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5 leçons, Inspiration Genaro Bardy 5 leçons, Inspiration Genaro Bardy

5 leçons de photographie avec Alec Soth

Alec Soth (né en 1969 à Minneapolis, Minnesota) est un photographe américain. Alec Soth est avant tout un artiste, ses travaux sont représentés par la Gagosian gallery à New York et la Weinstein Gallery à Minneapolis, il est membre de l’agence Magnum depuis 2004. Je suis heureux de vous donner aujourd’hui un aperçu de son travail en présentant des travaux assez différents, en regard de commentaires sur la pratique de la photographie qu’Alec Soth a pu proposé dans des interviews.

Son livre Niagara tremble encore sur mon étagère du choc émotionnel que j’ai reçu en tournant ses pages, c’est avec une infinie admiration et humilité que je vous propose aujourd’hui 5 leçons de photographie avec Alec Soth.

La photographie inspire la curiosité

Pour moi, les meilleures photographies inspirent toujours la curiosité, plutôt que de la satisfaire. Je pense que cette ambiguïté est l’un des aspects les plus passionnants de ce médium. Une photographie n’est qu’un fragment infime d’une expérience, mais un fragment précis, détaillé et révélateur. Et même si elle ne fournit que de petits indices, le photographe nous dit que ce sont des indices très importants.
— Alec Soth

la photographie vise avant tout à attiser notre curiosité, à nous inspirer, plus qu’à assouvir notre besoin de tout comprendre, de tout savoir. La photographie immortalise un instant, un lieu, l’expression d’un visage, mais l’interprétation d’un cliché sera différente pour chacun. Composée d’une série d’indices, la photographie est là pour laisser libre cours à notre imagination ou initier le début d’une enquête. Une photographie réussie est inspirante parce qu’lle donne envie d’en savoir plus.

Photo Alec Soth

Photo Alec Soth

Photo Alec Soth

La photographie offre un point de vue unique et différent

Ce que je trouve particulièrement intéressant dans ces portraits, c’est qu’en tant que photographe, vous étiez naturellement attiré par les personnages les plus “exotiques” - évangélistes, masseurs érotiques, prostituées, meurtriers, travestis - mais vous avez réussi à transmettre leur normalité, leur dignité, leur sens général de l’humanité. Au lieu d’exploiter leurs particularités, d’en faire des spécimens de bizarrerie ou d’extrémisme, vous offrez un point de vue beaucoup plus respectueux et indépendant ; le spectateur est encouragé à éprouver de l’empathie pour les sujets, plutôt que de les regarder comme des monstres de foire. N’utilisez-vous pas vous-même une sorte de “non-accent de journaliste”, en normalisant l’exotique plutôt qu’en exotisant le normal ?
— Alex Soth (Entretien avec Aaron Schuman)

Une photo n’est pas simplement quelque chose que l’on regarde en tant que témoin ou spectateur. Sans qu’un jugement soit nécessaire, une photographie est aussi un point de vue, une “manière de voir” le monde ou des personnages. La photographie nous invite à éprouver de l’empathie, à remettre les choses en question, à explorer et à comprendre ceux qui acceptent de nous laisser prendre une photo. Les portraits que vous pourrez réaliser seront toujours un reflet de la relation que vous pourrez établir avec vos sujets, ainsi la pratique du portrait ne peut se faire qu’avec ouverture d’esprit et compassion.

Photo Alec Soth

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Photo Alec Soth

Photo Alec Soth

La photographie est proche de la poésie

La photographie a tendance à être plus fragmentée. C’est plus proche de la poésie que de l’écriture d’un roman (...). Comme la photographie, la poésie est tout en suggestion - il s’agit de laisser une place au lecteur/spectateur pour combler ses lacunes.
— Alec Soth

La photographie, selon Alec Soth, est un acte de poésie. La poésie laisse place à l’imagination, à la créativité, alors que dans un roman le chemin est tout tracé. La photographie suggère, pousse à l’interrogation, à la remise en question et à l’ouverture d’esprit. Ce qui compte est autant ce qui est montré dans le cadre que ce qui en est exclu. Enfin, une poésie transporte, nous emmène dans des sensations nouvelles ou étrangères, uniquement par l’esthétique formelle de sa contruction.

Photo Alec Soth

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Photo Alec Soth

La créativité est la clé de la réussite

Ce que j’aime dire, c’est que si vous voulez être un artiste, si vous voulez être une personne créative, alors vous allez devoir être créatif dans la façon dont vous organisez votre carrière. Il n’y a pas de chemin tout tracé. Une partie de la créativité consiste à créer votre chemin.

(...) Le seul conseil que j’ai à donner est d’essayer autant de voies différentes que possible. Suivez un cours d’art, assistez un photographe commercial, étudiez par vous-même. Si l’une de ces voies vous interpelle plus qu’une autre, voyez où elle vous mène.

En bref : essayez tout. Le photojournalisme, la mode, le portrait, le nu, peu importe. Vous ne saurez pas quel genre de photographe vous êtes tant que vous n’aurez pas essayé. Pendant les vacances d’été (à l’université), j’ai travaillé pour un photographe de studio “Born-Again”. Toute la journée, on photographiait des chaussettes et on écoutait une radio chrétienne. Cet été là, j’ai appris que je n’étais ni un photographe de studio, ni un chrétien Born-Again.
— Alec Soth

La photographie ne doit pas se fermer dans une pratique en n’essayant rien de nouveau. Je me suis longtemps défini comme un photographe limace, qui laisse sa bave partout. Comment savoir si une pratique vous plaît si vous ne vous sentez pas légitime pour l’approcher ? Explorer les genres photographiques, des projets radicalement différents ou des clients dans des domaines opposés a toujours excité ma curiosité. Je ne veux pas seulement pratiquer la photographie, je veux faire rentrer la photographie dans ma vie, et pourquoi pas toutes les photographies, avant de choisir ce que je pourrai en faire.

Photo Alec Soth

Photo Alec Soth

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Photo Alec Soth

L’authenticité pour se différencier

Les jeunes photographes se demandent toujours : “ Comment faire connaître mon travail ? Comment m’établir, comment me faire connaître ?”. Comment trouver un équilibre entre l’ambition absolue nécessaire pour réussir et la présence de chaque instant qu’exige la photographie ?

“Il y a plusieurs façons de se faire une réputation, mais la seule façon satisfaisante est de faire un travail à la fois exceptionnel et authentique. Et la seule façon d’y parvenir est d’être aussi présent que possible dans le processus. Vous ne pouvez pas le faire si vous ne pensez qu’aux récompenses (ou aux échecs) à venir.
— Alec Soth

Rester simple. Authentique. Être ou devenir soi-même. Tout simplement. Se différencier, être unique, être naturel, entrer dans le processus avec envie, détermination, sans penser au résultat mais en prenant plaisir au procédé lui-même. N’essayez pas d’atteindre un autre objectif que celui de prendre du plaisir à la photographie qui se présente à vous maintenant.

Photo Alec Soth

Photo Alec Soth

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Les 5 meilleurs services pour réaliser un livre photo

Le livre photo est pour moi le meilleur véhicule pour un projet photographique, mais en réaliser un demande beaucoup de travail, de connaissances ou de relations pour arriver à sa publication. Heureusement, depuis quelques années il n’a jamais été aussi facile de sortir des petites séries ou des tirages uniques, que ce soit pour s’exercer ou pour donner forme à un projet qui reste dans sur un disque dur.

Pour ma part, j’ai pour objectif de continuer à publier un livre par an au minimum, seul si je ne trouve pas d’éditeur pour m’accompagner. Avec deux livres photo auto édité, je commence À avoir quelques connaissances sur toutes les étapes qui mènent à la publication d’un livre photo et je vous proposerai régulièrement des articles qui couvrent l’un ou l’autre de ces domaines. Aujourd’hui, voici pour moi les cinq meilleurs services pour réaliser un livre photo en tirage unique ou toute petite série.

1- Blurb

Blurb est mon service de livre photo favori. Blurb est parfaitement intégré dans le module “Livre” de Lightroom Classic Blurb, ce qui le rend facile à tester pour beaucoup de photographes. Blurb produit des livres ou magazines de qualité à des prix accessibles et vous pouvez demander des prix spécifiques pour des tirages à plus de 300 exemplaires pour ceux qui ont des ambitions en auto-édition. Ce site a excellente réputation est d’ailleurs utilisé par beaucoup de photographes qui auto éditent leurs livres photos, et vous pouvez vendre vos livres à la demande directement depuis leur plateforme. Blurb est aussi un logiciel téléchargeable offrant des fonctionnalités similaires au module de Lightroom Classic. Facile d’utilisation, Blurb convient aussi pour ceux intéressés par les projets à gros volume.

2- Ooblik

Ooblik est un service situé en France, qui travaille avec des papiers Français de bonne qualité, et tout est réalisé à la main. La mise en page se fait directement sur leur site web. Du côté du logiciel, c’est assez simple et tout se fait en ligne. Le service semble rapide et efficace, j’ai vu beaucoup de jeunes photographes ces dernières années réaliser un “Zine” (un petit magazine auto-édité) avec Ooblik, on sent qu’ils veulent travailler avec des photographes plus qu’avec des particuliers.

Selon les mots de Richie Lem : “j’ai toujours reçu mes commandes en moins d’une semaine. Un carnet A5 de 32 pages, par 25 exemplaires, vous coûtera 13 euros l’unité chez Ooblik, et le prix baissera à 9 euros si vous en prenez 100 ou plus.”

3- Négatif Plus

Négatif Plus est le laboratoire avec lequel j’ai le plus régulièrement travaillé pour mes tirages, et ils proposent un service d'impression de livres photo complet, efficace et tout est réalisable en ligne. Je recommande toujours Négatif Plus pour leur qualité, et ils proposent maintenant deux formats “Fourteen” et “Fifteen” très accessibles qui me semblent parfaits pour les “Zine”.

4- Flexilivre

Spécialisé dans la création d’albums photos, Flexilivre offre un bon rapport qualité-prix et un grand choix de thèmes et de formats disponibles, mais ils sont manifestement destinés au grand public, vous devrez faire abstraction des exemples qui sont des albums de famille. Le site est pratique, accessible et intuitif. Le choix de fonctionnalités et d’options est grand et les créations sont régulièrement renouvelées.

Vous aurez la possibilité d’importer vos créations au format Word, PDF ou PowerPoint (même si je ne recommande pas de passer par cet outil pour votre mise en page). L’entreprise Flexilivre est française et engagée, elle imprime ses albums sur un papier PEFC issu de forêts gérées de façon durable depuis une imprimerie labellisée « Imprim’Vert » basée en France.


5- MyPoster

MyPoster est plus souvent connu pour les tirages photos à bon prix, mais vous pouvez aussi regarder du côté des livres photo. Avec son éditeur en ligne, MyPoster est un service fiable et intuitif. Avec lui, vous pouvez directement importer les photos de votre smartphone via un système de QR code. Tout est ensuite envoyé directement sur votre album en ligne. De nombreux thèmes prédéfinis sont disponibles. L’idée est intéressante et le service ergonomique.

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Premières fois

Casa da infância - Salvador Bahia, 2022 Photo Genaro Bardy

Il y a un an, je commençais une grande transhumance professionnelle. Pour la première fois, j’essayais d’accompagner des photographes sur la durée. Pour la première fois, je décidais de proposer mes ateliers et voyages photo en étant indépendant. Et de manière beaucoup plus prosaïque, je commençais une transition de mon blog vers une nouvelle plateforme. Inutile de vous dire lequel de ces trois changements m’a le moins intéressé, que j’ai repoussé pendant presque un an. Je finis à peine le déménagement de mon site de Wordpress vers Squarespace et il reste encore quelques cartons éventrés dans le salon, si vous tombez dessus je m’en excuse.

Pour le Mentorat 2021, je compte 12 expositions cumulées pour les 10 participants à ce programme. Ça me laisse penser que les méthodes employées portent quelque effet, j’espère pouvoir formaliser cette méthode dans un programme resserré que je souhaite proposer à plus de personnes rapidement, uniquement pour ceux qui espèrent un jour exposer leur travail photographique et veulent faciliter ou accélérer leur chemin vers cet objectif.

Pour ce qui est de mes voyages, je complète aujourd'hui mon objectif qui était de proposer cinq voyages ou ateliers par an. La semaine dernière je proposais l’atelier de photographie à Londres en juin, aujourd’hui j’ouvre deux nouvelles dates à New York, notamment pour Halloween. Photographier Halloween au cœur de la parade à Manhattan, déguisés parce que c’est obligatoire, est certainement l’une des expériences les plus fun que j’ai pu proposé à des photographes voyageurs. Cela veut dire que l’atelier à Paris en avril sera vraisemblablement le seul que je proposerai en 2022, si vous hésitiez encore sachez que c’est en avril ou en 2023.

En 2021, pour la première fois je passais du temps en résidence artistique à Port Fréjus, je suis tellement pressé de pouvoir vous montrer le fruit de ce travail, c’était passionnant et les premiers retours par ceux qui ont vu le projet sont encourageants. En 2022, pour la première fois j’aurai des photos exposées dans deux villes, en même temps cet été, à Port-Fréjus donc et dans un festival que je ne peux encore révéler.

Et puisque mes objectifs ne sont pas seulement professionnels, pour la première fois depuis quelques jours je laisse mon fils “à l’école”. C’est probablement le changement qui me perturbe le plus, après deux ans de pandémie où j’ai passé tout mon temps avec lui à la maison. Mais pour avancer et grandir, il faut franchir des étapes. Celles-ci m’auraient paru tellement loin il y a à peine 18 mois, j’aurais sûrement eu du mal à y croire. Je suis impatient d’en franchir de nouvelles.

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5 leçons, Photographie de rue Genaro Bardy 5 leçons, Photographie de rue Genaro Bardy

5 conseils en photographie de rue - Masters of Street Photography

La photographie de rue s’apprend d’abord par la pratique. Et si vous voulez avancer dans cette pratique, il me semble plus pertinent d’apprendre la symbolique, la théorie des couleurs ou à développer un essai, plutôt que des pures techniques qui sont vite apprises. Le livre Masters of Street Photography dont il s’agit ici présente les différents photographes selon le style de photos qu’ils adoptent : au flash, contrasté, noir et blanc… à la fin de chaque chapitre, les élément techniques de chaque photo sont inscrits. Je ne vois pas bien en quoi apprendre qu’une photo a été prise au 1/100ème de seconde plutôt qu’au 1/250ème de seconde est utile à quoi que ce soit.

Mais les chapitres sont également accompagnées d’interviews qui permettent au photographe d’expliquer mieux sa pratique. J’ai choisi ici 5 photographes et 5 conseils issus de leurs interviews respectives. Vous pouvez vous procurer le livre Masters of Street Photography en cliquant ici.

Soyez en empathie avec vos sujets - Melissa Breyer

Qu'est-ce qui vous a poussé à incarner des serveuses dans votre série The Watchwomen ?
Est-il important d'être en empathie avec vos sujets ?

Il y a plusieurs vies, j’ai quitté la Californie et je suis tombé à New York, décrochant un emploi dans un petit restaurant de West Village. Je servaid aux gens des assiettes, leur versais du vin et m’occupais des tâches de service ; et dans les moments calmes entre les deux, j’ai permis à mon esprit de vagabonder. Mes rêveries allaient de peintures que je voulais faire à des conversations imaginées. Les rêveries étaient une merveilleuse façon de remplir les espaces creux pendant mes heures de travail. Maintenant, des années plus tard, chaque fois que je vois des femmes travailler dans des restaurants perdues dans leurs pensées, cela me rappelle ces rêveries. Je me demande, à quoi pensent-elles ? Quelles sont leurs histoires ? Mon imagination commence à créer des récits. Ces femmes sont bien plus que leur travail et je vois leur grâce et leur dignité même dans le plus petit des gestes. J’aime l’idée de figer le cadre - pour faire taire le cliquetis des assiettes et arrêter le dressage d’une table - pour les arracher à leur rôle de serveuses pendant une fraction de seconde et les présenter comme des acteurs dans des scénarios différents.

Pour moi, c’est l’empathie qui donne de l’intérêt aux photos - si nous sympathisons avec nos sujets, nous pouvons les montrer dans un contexte qui me semble juste et nous pouvons montrer leur dignité. Nous leur devons cela puisqu’ils nous servent de modèles à leur insu. D’une certaine manière, les photographes de rue sont des voleurs, avec des instants et des portraits de passants volés. La seule façon de se sentir bien à ce sujet est de s’assurer que nous le faisons avec intégrité - et il semble que l’empathie contribue à garantir cela. Je pense qu’il est assez facile de dire quand un photographe de rue manque d’empathie et que ses photographies semblent superficielles, ou même irrespectueuses. Les photos en disent plus sur le photographe que sur le sujet, et je ne veux jamais que mes photos soient comme ça.
— Melissa Breyer

Photos Melissa Breyer

Cherchez des scènes originales - Sally Davies

Selon vous, quels sont les éléments clés qui font qu'une photographie de rue "fonctionne" ?

J’essaie d’éviter les visuels trop utilisés. Il y a trop de photos de parapluies et de personnes passant devant des panneaux d’affichage. Moi aussi, j’ai été coupable de ça, mais on progresse au fur et à mesure. Les temps changent et nous devons changer aussi. Être juge dans quelques concours de photographie m’a montré ce qu’il ne fallait pas faire. Aussi étonnant que puisse être un coup de parapluie, ou une personne avec une longue ombre sur une allée pavée, il y en a trop dans le monde. Et oui, c’est la question que je me pose à chaque fois que j’appuie sur le déclencheur : « Le monde a-t-il besoin de cette photo ? » Parfois, la réponse est non, ce qui me pousse à regarder encore plus attentivement.
— Sally Davies

Photos Sally Davies

La forme est au service du contenu - Dimitri Mellos

Beaucoup de vos photographies utilisent un fort contraste - quels défis cela crée-t-il et comment les surmontez-vous ?

Plutôt que de considérer cela comme un défi, j’en suis venu à l’apprécier comme une opportunité. Le fait que sur une photographie vous ne puissiez pas exposer correctement toutes les zones d’une telle scène atteste de la grossièreté de notre équipement photographique par rapport à nos yeux : nos yeux peuvent voir des dégradés et des détails sur toute la surface, mais avec un appareil photo, vous devez soit exposer pour les zones claires ou pour les ombres. Au début, j’ai pensé à cela comme une limitation et un défaut, mais ensuite j’ai reconnu les possibilités esthétiques que cela ouvre. Il y a quelque chose d’émouvant et d’inquiétant dans une image où des visages semblent émerger d’un vide noir, par exemple. En général, je pense qu’il est libérateur de travailler dans les limites d’un support spécifique et de les plier à des fins créatives plutôt que d’essayer de les contourner. Bien sûr, il existe également des risques et des défis inhérents à l’utilisation d’un dispositif formel prononcé comme celui-ci. Plus que tout, il faut toujours se méfier du danger de dériver vers un maniérisme vide de sens ; la forme doit suivre le contenu.
— Dimitri Mellos

Photos Dimitri Mellos

Aimez l’expérience autant que les photos - Ed Peters

Qu'est-ce qui vous attire dans les images complexes ?

Déjà, le monde est un endroit complexe. Comme la plupart des gens, j’essaie de lui donner un sens du mieux que je peux, donc je suppose qu’à un certain niveau, vous pouvez interpréter mon travail comme une tentative métaphorique de poser des questions sur les situations confuses dans lesquelles nous nous trouvons tous. À un autre niveau, cependant , je pense que mes photos peuvent être appréciées sur des termes plus formels. Pour moi, l’arrangement du sujet d’une image, dans une composition élégante, offre ses transmet ses propres messages. Bien que la photographie de rue puisse parfois être frustrante, il y a aussi l’expérience joyeuse à attendre lorsque tout se passe bien. Je soupçonne la plupart des photographes de rue d’aimer le processus de création presque autant que les résultats finis. Le fait est que j’aime marteler le trottoir en prévision de ma prochaine bonne photo et je suis excité quand je la trouve.
— Ed Peters

Photos Ed Peters

Ne demandez pas la permission - Marina Sersale

La photographie de rue peut être intrusive - avez-vous déjà eu l'impression d'envahir la vie privée d'une personne, et cela vous importe-t-il ?

Je suis d’accord que ça peut être intrusif, et c’est définitivement quelque chose qui compte pour moi, mais en même temps je trouve ce qui se passe dans la rue très intéressant et très inspirant. Je me rends compte que lorsque je photographie des gens dans la rue, je le fais sans leur permission et la plupart du temps sans même qu’ils le sachent. Certaines personnes peuvent penser que ce n’est pas bien, mais pour moi, la limite est de ne pas de photographier des personnes en détresse - je ne suis pas photojournaliste et je ne suis pas payé pour le faire. À part ça, je ne vois pas pourquoi je ne photographierais pas les gens dans la rue.
— Marina Sersale

Photos Marina Sersale

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Inspiration Genaro Bardy Inspiration Genaro Bardy

L’esprit du lieu

Salvador, Bahia - Jan. 2022 - Photo Genaro Bardy

À nouveau, je passe le plus clair de mon temps à la maison. La faute à Omicron et à mes ambitions. Si je veux les satisfaire, je dois passer ce temps à développer mes activités derrière un ordinateur. Cela me donne le temps de passer au moins 2 heures par jour à simplement jouer avec mes enfants avant qu’ils n’aillent à l’école, car un jour il faudra bien nous séparer. Mais cette situation m’empêche aussi de simplement sortir et “aller voir”, de prendre un quartier au hasard à Salvador et d’aller y poser un regard.

Pendant presque 18 mois, je me donnais toujours un objectif dans mes sorties en photographie de rue, parce que j’avais décidé d’écrire un livre pour lequel j’ai su assez vite que je voudrais parler de mon rapport à ce lieu où notre famille s’est rencontrée et construite : Salvador. Aujourd’hui, je n’ai plus cette contrainte, car le livre est écrit et publié. Pourtant, je continue à sortir et explorer autant que je peux, pour aller chercher des photos, mais surtout pour me plonger dans l’esprit du lieu.

Qu’est-ce qui nous rattache à un endroit ? Qu’est-ce qui caractérise l’émotion que nous ressentons quand nous redécouvrons un lieu que nous aimons ? Cette question est fascinante parce qu’elle est double. Cela dépend toujours du lieu lui même, comment il s’est construit, ce qui le compose, le climat qui l’entoure et le peuple qui l’habite. Et puis, cela dépend avant tout du regard que l’on veut bien poser dessus. L’émotion que je ressens devant un lieu dépend d’abord de moi, le regard que je pose est en réalité un voyage intérieur.

Dans mes explorations, j’ai découvert que ce qui nous rattache à un lieu dépend de son histoire et en même temps de notre histoire, de ce que nous y avons vécu. Rien ne remplace dans mon esprit le lieu sacré où j’ai grandi, son odeur, le vent salé, la mine renfrognée par la brume et le sourire du cœur des gens de Guérande. Justement, c’est ainsi parce que l’esprit du lieu dépend de ce que nous y avons fait et de ce que nous y faisons. C’est un lieu commun, ce qu’y font les adultes en essayant d’organiser le bordel ambiant et ce qu’y font les enfants en poussant les portes et les cris, ce que font ces générations définit leur rapport au lieu.

Le monde est un inextricable bordel et nous ne pourrons rien y faire au delà de notre cercle, autant l’accepter. Notre cercle, c’est là où nous posons notre regard. Et, si je décide de poser un regard neuf, d’accepter ce qui m’entoure, alors , parfois, j’arrive à le rendre beau dans un cadre au 1/125e de seconde. J’ai alors trouvé l’esprit du lieu, qui n’est en réalité que mon esprit et mon émotion que je projette. L’esprit du lieu dépend autant de moi que de ce qui le compose.

Comment vous en rendre compte par vous même ? Prenez un lieu familier, exactement là où vous résidez, et partez dans 7 directions différentes pendant une semaine, en marchant pendant 1/2h, puis en revenant, et essayez de prendre une bonne photo par jour. En sept photos, vous aurez l’esprit du lieu.

Autre méthode. Prenez un lieu au hasard sur une carte autour de là où vous êtes, dont le nom vous inspire ou pour une raison fantasque. Passez 2h et essayez de capter l’esprit du lieu, qui comme nous l’avons vu dépend aussi de ceux qui y vivent. Prenez autant de portraits que de paysages et assemblez des diptyques, pour faire se correspondre le lieu avec ceux qui y vivent. Probablement qu’après, vous ne regarderez plus jamais ce lieu comme un autre, pour ce que vous y aurez accompli.

L’esprit du lieu, c’est notre esprit dans ce lieu qui se présente à nous.
On photographie qui on est.

Salvador, Bahia - Jan. 2022 - Photo Genaro Bardy

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5 conseils aux photographes émergents avec Martin Parr

Je suis un admirateur de Martin Parr, et j’ai trouvé dans cette récente vidéo le maximum de sagesse que l’on puisse condenser en 3 minutes et 7 secondes. Martin Parr y développe ses principaux conseils à des photographes émergents ou qui aspirent à devenir professionnels, et j’ai décidé de la traduire sans autre commentaire pour vous en proposer sa substantifique moëlle.

Vous allez probablement échouer

“À moins que vous n’ayez une obsession, au point que ce soit presque une maladie, vous ne réussirez pas.

Si vous n'avez pas cette obsession, trouvez un travail, dans un bar où ce que vous voulez. Ou alors, vous pouvez garder la photographie dans votre vie, mais il sera très improbable de gagner sa vie avec.”

- Martin Parr

Trouvez une bonne connection avec le monde qui vous entoure

“C’est la qualité de cette connection qui est vraiment importante. Vous devez trouver un sujet sur lequel vous allez travailler, un sujet qui vous tient à cœur et trouver un moyen de l’exprimer et d’en parler.

En espérant que cela vous donne le momentum de manière à ce que vous obteniez de bons travaux. C’est votre responsabilité de trouver le bon sujet.”

- Martin Parr

Apprenez l’histoire de la photographie

Vous devez beaucoup observer et apprendre d’autres photographes. Vous devez apprendre l’histoire de la photographie et trouver des enseignements dans ce que ces photographes ont accompli. Puis vous pourrez appliquer cela à votre propre travail.

En faisant ça, vous pourriez avoir l’opportunité rare de développer votre propre voix ou style et vous pourriez devenir un(e) photographe avec sa voix particulière.

- Martin Parr

Identifiez votre style

La plupart des gens échouent parce que ça a l’air extrêmement simple. Vous prenez un appareil, vous n’avez même plus besoin de travailler votre exposition, et juste en faisant ça beaucoup pensent qu’ils ont du mérite. Mais on doit être capable de voir une de vos photos et de savoir tout de suite que c’est VOUS qui l’avez prise et pas quelqu’un d’autre.

- Martin Parr

Les bonnes photos sont (très) rares

Quand on est dehors avec un appareil, on espère que c’est un de ces jours où l’on prend une de ces photos exceptionnelles, mais ça n’arrive pas souvent. La plupart du temps, on est déçu, mais il faut être prêt pour cette possibilité, pour ce moment où une bonne photo va apparaître. Mais pour arriver à ça, il faut accepter de prendre beaucoup de mauvaises photos. On a beaucoup plus de mauvaises photos que de bonnes photos.

Parfois on se déplace, on se documente et on est là où il faut. Mais le problème en photographie c’est qu’il faut être là avant que l’événement n’arrive. Vous ne pouvez pas être là après que ça arrive.

Et il faut continuer à sortir, jour après jour, et prendre beaucoup de mauvaises photos avec l’obsession de trouver ces photos exceptionnelles. On a probablement pas plus de 10 photos exceptionnelles dans une année, et c’est déjà réussi d’en avoir 10, c’est incroyable. Il y a beaucoup d’années où Martin Parr dit n’avoir qu’une seule bonne photo.

C’est difficile de définir ce que constitue une bonne photo, mais quand on en voit une on le sait.

- Martin Parr

Photos Martin Parr / Magnum Photos



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11 citations sur la photographie de rue - Streetwise

11 photographes, 11 citations, 22 photos issus du livre Streetwise de l’agence Magnum. Difficile de commencer par quelqu’un d’autre :

Henri Cartier Bresson

C’est une illusion de croire qu’une photo est faite avec un appareil... Elles sont faites avec l’œil, le cœur et la tête
— Henri Cartier Bresson

Mexico, 1963 - Henri Cartier Bresson - Magnum Photos

Mexico, 1963 - Henri Cartier Bresson - Magnum Photos

Gueorgui Pinkhassov

La seule chose qui compte est la curiosité
— Gueorgui Pinkhassov

Gueorgui Pinkhassov / Magnum Photos

Gueorgui Pinkhassov / Magnum Photos

Herbert List

Les photos que j’ai prises spontanément étaient souvent plus puissantes que celles que j’ai composées avec soin. J’ai saisi leur magie juste en passant
— Herbert List

Herbert List / Magnum Photos

Herbert List / Magnum Photos

Christopher Anderson

Je recadre de manière conséquente, pour éliminer toute information de contexte. J’essaye d’être conscient émotionnellement des personnes que je photographie
— Christopher Anderson

Christopher Anderson / Magnum Photos

Christopher Anderson / Magnum Photos

Sergio Larrain

Ne forcez jamais les choses, sinon l’image perdrait de sa poésie. Suivez votre instinct et rien d’autre
— Sergio Larrain

Sergio Larrain / Magnum Photos

Sergio Larrain / Magnum Photos

Bruno Barbey

Je suis rarement immobile, toujours en mouvement
— Bruno Barbey

Bruno Barbey / Magnum Photos

Bruno Barbey / Magnum Photos

Elliott Erwitt

J’observe, j’essaye de divertir, mais je veux avant tout des photos qui ont une émotion
— Elliott Erwitt

Elliott Erwitt / Magnum Photos

Elliott Erwitt / Magnum Photos

Nikos Economopoulos

Quelle que soit l’histoire, elle doit être contenue dans chacune des images individuelles
— Nikos Economopoulos

Nikos Economopoulos / Magnum Photos

Nikos Economopoulos / Magnum Photos

Bruce Gilden

Aucune importance si vous êtes un caïd ou une femme au foyer. Le sujet est ce à quoi vous ressemblez - comment vous vous habillez, la forme de votre visage ou votre coiffure folle
— Bruce Gilden

Bruce Gilden / Magnum Photos

Bruce Gilden / Magnum Photos

Bruce Davidson

Je suis dans la photo, croyez-moi. Je suis dans la photo, mais je ne suis pas la photo
— Bruce Davidson

Bruce Davidson / Magnum Photos

Bruce Davidson / Magnum Photos

Jonas Bendiksen

Quand je suis dans la rue, j’essaye de laisser toute réflexion derrière
— Jonas Bendiksen

Jonas Bendiksen / Magnum Photos

Jonas Bendiksen / Magnum Photos

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