Histoire, Reportage Genaro Bardy Histoire, Reportage Genaro Bardy

À la recherche du meilleur cacao au monde

Voulez-vous goûter le meilleur chocolat au monde ? C’est en ces termes qui paraissent toujours étonnants que commence mon aventure devant un carré de chocolat Équatorien. Est-il possible de déterminer quel est le meilleur chocolat du monde ? Tous les ans des scientifiques, gastronomes, chefs et des amoureux de chocolat se réunissent pour mettre en compétition des chocolats du monde entier. Ces mêmes scientifiques ont analysé les propriétés gustatives des différentes fèves de cacao qui composent ces chocolats et ont déterminé que parmi les 5 grandes variétés de cacao, la plus savoureuse et la plus riche gustativement se trouve dans la forêt tropicale sud-américaine à l’est de Quito en Equateur. S’il existe un meilleur cacao au monde qui permet de produire le meilleur chocolat au monde, je le trouverai sur ma route et je le goûterai.

On arrive à la création des peuples que par les routes du ciel
— René de Chateaubriand

C’est ainsi décidé et sûr de moi que je prends la route depuis Quito, en direction de la Cordillère des Andes. Cette route depuis Quito vers les plantations de Cacao de la communauté Santa Rita est un merveilleux parallèle des paradoxes de l’Equateur. Quito est dense, agité, parfois majestueux dans son cœur historique. Son identité est difficile à synthétiser, mélange d’architecture coloniale qui nous transporte dans l’Europe de la renaissance, d’une capitale vivante enclavée au coeur des montagnes, de rites africains importés par les bateaux remplis d’esclaves et de ce regard que je croise si souvent, le regard d’un montagnard qui parle peu parce qu’il manque d’air. Quito est à 3 200 mètres au-dessus du niveau de la mer, la moindre marche vous essouffle et depuis que je suis arrivé il m’est difficile de dormir ou simplement de m’acclimater à une vie normale quand chaque geste est un effort.

Je quitte donc Quito et son manque d’air vers ce qui constitue certainement la plus grande réserve d’oxygène de notre planète, la forêt Amazonienne qui déborde du Brésil vers l’est de l’Equateur. Je laisse derrière moi les 2 millions d’habitants de Quito pour un village de 800 personnes. J’abandonne le poids de notre histoire, de nos colonies et de nos guerres pour une tribu ancestrale où les légendes ont des centaines de milliers d’années.

En sortant de Quito, la route de montagne se transforme en quelques kilomètres. L’industrie périphérique de Quito disparaît comme par magie et laisse place à une montagne fascinante, totalement recouverte d’une végétation extrêmement dense, colorée d’un vert foncé qui est bien sombre dans cette journée sans soleil. Ce que je croyais être une brume est en réalité beaucoup plus grand, nous sommes au milieu des nuages, au plus haut point de notre route. A plus de 4000 mètres, nous traversons la Cordillère des Andes. C’est la route que créèrent les conquistadors espagnols à dos de cheval dans l’espoir de découvrir l’El Dorado, ces montagnes d’or que des équatoriens d’aujourd’hui disent avoir inventées pour éloigner l’envahisseur.

Sur l’autre versant, je découvre la forêt Amazonienne. Jusque là je trouvais déjà la végétation dense, mais je comprends très vite qu’ici il est impossible de faire un pas sans un coup de machette. Pendant notre descente chaque kilomètre semble abîmer la route, en quelques minutes nous avons basculé vers un chemin creusé par l’abandon, puis sur une simple piste en terre. Les quelques maisons qui bordent la route ne sont pas terminées, les murs n’ont ni fenêtres ni peintures. A l’approche du village de Santa Rita, je comprends que ce ne sont pas des maisons à l’abandon, mais un village en construction. La civilisation telle que je la connais est en train de sortir de terre. Et au bout d’un ultime chemin où notre voiture ne peut plus avancer, je mets pied à terre et serre la main de Bolivar, mon guide qui m’ouvrira les portes du mode de vie ancestral de sa tribu, les Kichwas.

“Au delà de ce rocher, c’est interdit”

Je suis accueilli dans un baraquement en bambou où les femmes préparent notre déjeuner. Quelques légumes et graines de Jacquier accompagnent un poisson mariné dans une large feuille de palmier. Une fois refermé, l'ensemble est posé sur un feu de bois recouvert de pierres qui réchaufferont nos plats. Tous ceux que je croisent m’accueillent avec un “Aly Puncha”, qui signifie “Que la lumière t’accompagne” et que mon hôte résume en “Bonjour”.

Devant notre poisson cuit, Bolivar m’explique qu’ici à Santa Rita les 800 hommes, femmes et enfants qui vivent sont “100% Kichwas et 100% producteurs de cacao”. Ils exportent dans 48 pays pour les marques de chocolat les plus prestigieuses. Bolivar ne me parle pas seulement comme un chef d’entreprise qui conquiert des marchés, il est vêtu du costume traditionnel imposé pour l’accueil des visiteurs étrangers. Il représente aussi une passerelle entre son territoire, son peuple, et le monde moderne.

Le cacao n’a pas toujours été une fève nécessaire à la transformation en chocolat. Pour les Mayas d’Amérique Centrale les fèves de cacao, l’écorce de l’arbre et la tisane qu’ils en tiraient permettait de combattre différentes affections. Le cacao était un produit précieux qui était réservé aux nobles et aux guerriers, c’était la boisson amère et épicée des dieux. Le cacao est devenu une passerelle avec l’Europe pendant la colonisation des Amériques en devenant le premier ingrédient du chocolat.

En quelques mètres, nous sommes sortis du village qui est la seule zone habitée d’un territoire préservé. Après un pont de liane sur une petite rivière chantante, la dernière hutte du village perchée sur un arbre et quelques pilotis borde un petit lac et domine la vallée. Bolivar m’explique que ce lieu est sacré et que la cabane sert au rituel des chamanes. Je comprends à demi-mot que lui-même devient guerrier chamane quand des visiteurs veulent expérimenter ce voyage spirituel. Bolivar serait un chef de village, guide, exploitant de cacao, guerrier chamane, tout à la fois ? En réalité, très peu de Kichwas s’aventurent jusqu’à la ville la plus proche, encore moins parlent convenablement espagnol. Bolivar est simplement ce lien avec le monde extérieur, pour chaque occasion.

Après une petite côte, la nature est luxuriante, brillante. Les dégradés de verts se perdent à l’infini avec les premiers rayons de soleil de la journée. L’horizon montagneux a disparu, nous sommes totalement entourés de feuilles et de branches sans que je puisse distinguer un arbre d’un autre. La forêt me semblait calme, elle est maintenant franchement bruyante. Les oiseaux, les insectes, quelques animaux que je vois remuer derrière des branchages rivalisent de cris ou de chants pour signaler notre présence.

Au plus haut de la colline, quelques rochers semblent hors de propos, comme posés là s’il était possible de les soulever, plus probablement expulsés il y a quelques millions d’années par un volcan éteint. Mais ces rochers ressemblent à des totems, on peut circuler autour. Bolivar me montre des inscriptions gravées dans la roche depuis 100 000 ans, du temps où les Kichwas étaient nomades, chasseurs et cueilleurs. Ce sont des symboles de fertilité pour les Kichwas qui marquent la fin du territoire. "Au-delà de ce rocher, c’est interdit. Là-bas, c’est le territoire d’une tribu avec qui nous n’avons pas de contact, franchir ce rocher serait vu comme un acte de guerre”.

Le meilleur cacao au monde

Devant ce rocher, à l’ombre d’immenses arbres qui tutoient le ciel, un cacaoyer. Chaque jour, les membres de la communauté de Santa Rita viennent recueillir à l’ombre de ces arbres géants des cabosses jaunes et rouges qui contiennent les fèves de cacao. Bolivar transperce le feuillage et attrape une cabosse. D’un mouvement rapide et calme il la transperce d’un coup de machette et révèle les fruits, les fèves, et un jus de cacao blanc et crémeux. Ce jus est fruité, suave, il nous apporte une fraîcheur nécessaire. Nous n’avons marché que quelques kilomètres mais l’humidité est telle que je suis déjà liquide de chaleur, je bois ce jus comme si ma survie en dépendait.

Une fois rafraîchit, j'observe le cacaoyer, ce petit arbre dont je peux toucher les branches en tendant le bras. Il paraît fragile, chétif par rapport aux arbres qui l’entourent, son bois semble délicat et précieux. J’apprends que cette variété de cacao tient son goût réputé de son mode de culture, cet arbre ne grandit qu’à l’abri de la canopée amazonienne, impossible d’en faire une culture intensive. Ce cacaoyer est dit “Nacional” par les équatoriens qui exportent en Europe et achètent les graines de cacao, pour Bolivar c’est la seule source de vie de sa tribu.

Pour moi, c’est une émotion incroyable. Ce jus de cabosse est mon Eldorado, ce goût précieux que je n’attendais pas. Je pensais explorer un monde d’épices et de saveurs boisées, je découvre un jus vivifiant et sucré. De retour aux abords du village, Bolivar prend une poignée de fèves séchées au soleil et me dit “nous allons faire du chocolat”. Je vais de surprise en surprise, alors que je croyais le chocolat réservé à des processus complexes de torréfaction et de conchage, je vais pouvoir transformer moi-même ces fèves de cacao en chocolat artisanal.

Les fèves de cacao sont chauffées sur le feu de bois qui a servi à notre déjeuner, elles sont ensuite épluchées de leur coque qui craquelle au-dessus du feu, enfin elles sont pilées dans un pot de roche volcanique. Les fèves concassées sont remises au-dessus du feu et mélangées avec de la “Panela”, un sucre de canne naturel, et de la Guayusa, une plante qui ne se trouve que dans cette vallée. Le mélange est chauffé encore quelques minutes et placé sur une feuille de Guayusa que je prends entre mes mains.

Le goût de ce chocolat artisanal est exceptionnel, une explosion de saveurs unique. La sensation est brute, comme si je goûtais à la forêt amazonienne elle-même. Je reconnais des fruits secs comme la noisette, par moment des notes florales, clairement fruitées, et aussi une épice d’un monde inconnu, alors que le sucre s’est transformé en caramel boisé. C’est une saveur incomparable, qui me renvoie instantanément à la raison de mon voyage.

Quelques années plus tôt, dans un hôtel à Paris, je découvrais le travail d’un pâtissier Français qui avait gagné les championnats du monde de pâtisserie. En lui parlant, je découvre que certains cacao proposent des saveurs plus intéressantes que d’autres, du fait de leur origine. J’ai depuis goûté des milliers de chocolats du monde entier, et le meilleur que je connaisse je le découvre à Quito, dans les locaux de Pacari. De Pacari je pars explorer leur plantations de cacao à Santa Rita et découvre la simplicité de la vie des producteurs de l’or brun. J’ai effectué le chemin inverse de ces fèves de cacao, jusqu’au cœur de la forêt amazonienne, pour trouver un arbre, une fève, une tribu et une culture uniques au monde. J’ai entre mes mains le meilleur cacao au monde, celui qui n’existera que pour un instant, le temps que je le savoure.

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Ce que j'ai appris au Mali

Ce récit date de 2013, quand j'essayais de devenir photographe professionnel. Ses enseignements sont toujours valables, mêmes si vous n'êtes pas professionnels, notamment sur le besoin de préparation pour le reportage.

Vite, vite, vite.

Le 8ème jour - Sur la route de Djibo à Mentao, Burkina Faso. Et voilà que maintenant j'ai soif, il ne manquait plus que ça. Je suis assis à l'ombre d'un acacia, la température extérieure est proche des 50 degrés, il est bien normal que la soif vienne. Devant moi je regarde le scooter loué le matin même à Djibo avec honte. Évidemment j'aurais dû faire le plein avant de partir vers le camp de Mentao, évidemment. David qui occupait le siège arrière est reparti en stop vers la ville pour y remplir une bouteille d'essence, pendant que je garde l'objet de ma honte.

"Vite, vite, vite". Voilà les seuls mots que je suis sûr d'avoir compris de cet enfant qui est venu me voir il y a quelques minutes. Il est apparu derrière moi, sans que je sache bien d'où il venait. Il semblait vouloir aller vers Djibo et que je l'y accompagne, je lui répondis que sans essence ce serait compliqué. Il me proposa alors d'aller cherche de l'essence à son village, pour une somme qui me paraissait honnête. Mais devant sa main tendue qui attendait son dû, je tentais de lui expliquer de revenir avec l'essence et de la monnaie, n'ayant qu'un billet de 10 000 CFA sur moi (Environ 15€). L'enfant me répondait à chaque tentative "vite, vite, vite", en me montrant son village.

Je finis par lui laisser mon gros billet en me disant que de toute façon il ferait un heureux si je ne le revoyais pas. Vite, vite, vite. Tu parles, ça fait 15 minutes que j'attends, et maintenant j'ai soif. Combien de temps faut-il pour aller jusqu'au camp de réfugiés de Mentao ? 15 minutes tout au plus, quand on a de l'essence. Voilà ce que je me dis en pestant contre ma bêtise qui me parait grandir à chacune de mes décisions.

Et combien de temps pour venir jusqu'à cette route ? Pour y laisser un scooter, un camarade en stop et un billet dans les mains d'un enfant ? Depuis Paris je n'ai fait que cela, perdre du temps sur la route qui me parait bien plus longue maintenant que je suis tout proche du but. Une journée perdue à Alger pour avoir laissé trainer mon passeport à Orly, une journée à Bamako pour obtenir le laisser-passer nécessaire pour remonter au nord du Mali, 15h de Bus pour remonter vers Mopti et retrouver David, 2 jours de trajet en voiture jusqu'à Djibo, et 2 jours de plus pour obtenir les autorisations de travailler du Burkina. 8 jours de trajet non-stop, pour finir avec un scooter en rade et un enfant qui me répond "vite vite vite".

Première leçon : Voyager prend du temps. Beaucoup de temps.

Depuis que j'ai décidé de rejoindre David qui est en reportage au Mali pour y produire des photos, je n'ai quasiment fait que ça : voyager. Et pendant ce temps là je n'ai pas beaucoup de photos susceptibles d'être intéressantes. A ceux que je croise qui me demandent ce que je fais là, je leur réponds que j'apprends le métier. Il est bien normal que cet apprentissage passe par quelques leçons, même un peu douloureuses.

David reviendra avec de l'essence, derrière une moto d'un Touareg qui faisait le même trajet que nous vers le camp. Mais l'enfant était déjà revenu. J'attendais David avec ma soif étanchée, ma poche remplie de monnaie, et un réservoir déjà plein d'un litre. Et nous avons pu enfin commencer à travailler, pour ma part à produire quelques photos.

Le raccourci

Le 15ème jour - Sur une pirogue entre Mopti et Tombouctou, Mali. Il n'y a pas de raccourci. On ne peut pas apprendre ce métier aussi vite, en passant simplement 3 semaines sur le terrain. Mais cette fois je vais avoir le temps de méditer cette nouvelle leçon : il n'y a pas de raccourci. Pendant 3 jours et 3 nuits sur un sac de riz.

Il est 17h, une heure avant le coucher du soleil l'heure magique commence et avec elle sonne l'appel de mon boitier photo. Je me retourne de mon inconfortable position, la meilleure que j'ai trouvée, et je cherche dans mon sac mon appareil. Avec David et notre guide nous occupons presque 1/3 de l'espace disponible dans la pirogue, nous avons la place pour allonger nos jambes quand la trentaine d'autres occupants est entassée dans des positions que je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi. Femmes et enfants sont à l'arrière, prêt du moteur.

Je sors mon reflex du sac, enroule la bandoulière autour du cou, et je grimpe sur le toit de la pirogue, entre un matelas et un meuble qui y sont attachés. Avec le peu d'arrêts que nous avons effectué en deux jours, pas facile de se dégourdir les jambes et c'est une belle occasion car le coucher de soleil s'annonce magnifique. Les quelques clichés que je prendrai ce soir là sont probablement les plus spectaculaires qu'il m'ait été donné de réaliser. Pour cela j'en suis heureux et peut-être qu'un jour pas si lointain la route de Mopti à Tombouctou en pirogue redeviendra touristique et que ces clichés prendront quelque valeur. Mais pour l'instant ils ne valent rien, et nous avons manqué notre sujet. Notre objectif était de remonter vers Tombouctou en accompagnant une personne qui remonte vers cette région pour la première fois après s'être enfuit.

Mais la faute à une trop grande précipitation de notre part, et à un fixer qui passait son temps à mentir dans ses commentaires ou traductions, les personnes rencontrées ne permettaient pas de réaliser le sujet. 3 jours et 3 nuits sur un sac de riz, et pas de boulot possible au bout. Assez de temps pour méditer et repenser à ce que me disait le chef de la gendarmerie à la frontière du Burkina quand nous revenions de Djibo : "C'est le raccourci qui a tué le rat".

Le 12ème jour - Djibo, Burkina Faso. Le chef de la gendarmerie me disait cette expression chatoyante avec un large sourire, juste après avoir accepté mes excuses : "c'est le raccourci qui a tué le rat". Il faisait référence à un défaut d'autorisations que nous avons dû attendre 2 jours à Djibo. Devant notre absence d'autorisation, le chef de la gendarmerie locale nous imposa pendant 2 jours une escorte armée 24h/24 et des formalités qui allongeaient notre voyage d'une heure à chaque gendarmerie... Il y a quelque chose de cocasse à voir un gendarme Burkinabé en chemise à fleur épier tous ses faits et gestes, mais sur le moment je l'ai assez mal pris.

Lors du retour par ce poste de douane, je présentais donc mes excuses pour n'avoir pas compris ce qui nous arrivait et protesté contre ces attentions sécuritaires que je voyais comme un boulet de plus à nos pieds. Et dans un éclat de rire le chef de gendarmerie me répondit ce proverbe. C'est le raccourci qui a tué le rat, car en quittant sa route le long du mur pour aller directement au fromage, il s'est fait attrapé. Je ne crois pas avoir beaucoup apprécié d'être comparé à un rat, mais la truculence du chef l'emporta, nous rions aux éclats. Et la leçon était là.

Deuxième leçon : Etre prêt. Que ce soit pour une autorisation ou un voyage en pirogue, il faut être prêt. Donc préparé.

Les 10 000

le 20ème jour - Bamako, Mali. Je reviens de ma dernière chance de produire des photos à Bamako. Nous avons passé 2 heures sur la décharge publique du quartier de Doumanzana, où les personnes qui y travaillent gagnent 100 CFA (15 cts €) par jour. Ces 2 heures ont donné combien de photos potables ? Une douzaine selon mes critères. Mais est-ce un sujet qui pourrait intéresser un magazine, un titre de presse ou des agences de photographes qui les fournissent ? Probablement pas.

En sélectionnant et en éditant mes photos je me dis que je suis encore loin du compte. Et je pense aux 10 000 photos d'Henri Cartier Bresson, aux 10 000 de son expression : "Vos 10 000 premières photos sont les plus mauvaises". Et en parcourant mes photos réalisées en presque trois semaines, je me dis que je suis loin du compte, même avec 30 000 déclenchements l'année dernière. Je n'avais jamais pris autant de photos qu'en 2012 et je pensais m'approcher d'une certaine qualité. Mais combien sont publiables ?

Ce nombre 10 000 me renvoie à une connexion que je n'avais jamais faite. La règle des 10 000 heures de Malcolm Gladwell. L'auteur d'Outliers y explique que 10 000 heures sont nécessaires dans une pratique pour être qualifié d'expert, pour maitriser un domaine. A raison d'une bonne photo par heure, il va m'en falloir du temps pour devenir photo-journaliste. Devant l'ampleur de la tâche, mes bras tombent. Je repense à mon départ, à l'arrivée à Bamako les yeux et le coeur vaillant, ambitieux. Je revois quelques instants à Djibo, je me repasse les longues conversations avec Clare Morgana Gillis un matin où pendant que nous attendions nos autorisations du Burkina, Clare se préparait pour continuer son travail sur les camps. Alors que j'essayais de lui expliquer qu'un blog pouvait être une source de travail s'il était alimenté régulièrement, elle me racontait comment tout avait commencé pour elle, en Lybie l'année dernière. N'ayant pas eu avant l'occasion d'une connexion internet décente, je cherche donc ses textes sur le web.

Je crois avoir senti des larmes 2 ou 3 fois à la lecture du texte de Clare : What I lost in Lybia - Elle y raconte dans un texte d'une force incroyable sa captivité en Libye dans une prison de Khadafi, et la perte d'un confrère qui était avec eux au moment de l'assaut fatidique. Les quelques mots que nous partagions avec Clare à Djibo prennent un autre sens. Comment Clare a-t-elle commencé ses aventures journalistiques ? En restant en Libye du côté des rebelles quand tous les journalistes fuyaient la percée de l'armée de Khadafi. Un de ses compagnons d'infortune, James Foley, a depuis à nouveau été capturé en Syrie.

Au coeur du texte de Clare se trouve le sens de ce métier : "Etre le témoin de l'histoire au moment où elle se déroule". Si la littérature se consacre au "temps qui reste", le journalisme lui serait dédié au "temps qui passe". Et il n'y a qu'une seule manière d'être témoin, à plus forte raison pour un photographe.

Troisième leçon : Etre là.

Mon temps est passé. Les 3 semaines que j'ai vécues au Mali me paraissent bien courtes. Elles sont un enseignement, sur le Mali, sur le métier de journaliste, et sur moi-même. Une fois ces leçons apprises, je n'ai qu'une envie : me préparer, être là-bas, et recommencer.

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Candomblé à Salvador de Bahia

Un dimanche à Salvador, en nous promenant sur la petite presqu'île de Ponta de Humaita, j'ai été transporté par un rituel religieux Candomblé.Le Candomblé est une religion afro-brésilienne pratiquée au Brésil, mélange de catholicisme, de rites indigènes et de croyances africaines, cette religion consiste en un culte des orixás (prononcé « oricha »). En étudiant la culture de Salvador, le Candomblé est partout, particulièrement dans le remarquable travail du photographe et ethnologue Pierre Verger, qui définissait le Candomblé ainsi : « Le Candomblé est pour moi intéressant comme religion de l'exaltation de la personnalité. On peut y être véritablement comment on est, et non comme la société prétend que le citoyen fût. Pour les personnes qui ont envie de s'exprimer à travers leur inconscient, la transe est une possibilité que l'inconscient a pour se montrer. »Devant la petite église Nossa Senhora de Monte Serrat, un groupe intégralement vêtu de blanc semble prier sur l'embarcadère. Les membres de ce groupes les plus avancés ont les yeux fermés, le ressac de la marée haute leur recouvre les jambes jusqu'aux cuisses. Certaines personnes paraissent en retrait, ce sont en réalité les personnes les plus âgées qui cherchent un peu d'air sur le quai ou d'ombre sous le porche de l'église. Les nuages éparses ne cachent que partiellement les hautes températures du soleil de novembre.La scène parait hors du temps, je suis bien seul avec mes vêtements sombres et mon appareil, on m'accueille pourtant avec de larges sourires. Après quelques minutes une barque revient du large à la rame, en descend Marcelo qui était parti pour une offrande à "Iemanja", déesse des eaux de mer.Après être revenu à terre, il entre dans une transe étonnante, partagée successivement par les membres du groupes dans des embrassades rituelles douces mais intenses. La musique Candomblé commence devant le phare, les percussions accompagnent toute la scène.Une fois le rituel terminé, les glacières sont ouvertes, les bières et le déjeuner partagés dans une fête simple et joyeuse.

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Bozo in Mali - Masters of the River

One centimeter at a time.The boat is grounded in the middle of the Niger River. Its 50 occupants are either sleeping or watching two men in chest-deep water pry the boat with bamboo sticks. It’s moving slowly, but it’s getting there. One of them has scouted a deeper course, and now they’re pushing the boat filled with rice and travelers on the right path.This tedious ballet can take up to an hour, and repeat itself every 10 minutes. But Bozo are used to this in March, when the Niger is at its lowest. The Bozo people are a semi-nomadic tribe living along the banks of the Niger River in Mali. Fishermen for centuries, they are considered the “Masters of the River” and operate most of its vessels.Even though they are Muslims, most Bozo do not wear djellabas, or any other sign of their religion. A December 2012 coup d’etat opened the way for jihadi-backed rebel groups to overrun northern cities and impose Sharia. The Islamic takeover triggered an intervention from France, which quickly liberated the cities. When the French left, however, the Malian army remained and lashed out against even moderate Muslims, killing several of them.Mopti port, where we embarked, was founded by Bozo people and is known as “Venice of the desert.” We are headed for Timbuktu.On this boat, like on any other, women and children are packed at the back, between the motor and a huge pot of rice and boiled chicken. It has been feeding us since we left Mopti. Travelers use these boats because it’s the cheapest way to travel. Some of them had left Timbuktu after the rebel invasion and are now returning home.As we float along, the Niger River becomes deeper and we start passing smaller fishing vessels. That doesn’t speed up the trip. We come upon a sunken ferry, like ours but less lucky. Our crew stops to help recover what can be saved.After four days and nights sitting on rice bags, we reach the banks of Timbuktu. It’s time to unload, one bag at a time.  
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The Beach - 20 ans Colette x Snarkitecture

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Pour ses 20 ans Colette a vu les choses en grand, en extravagant et étonnant. L'installation The Beach par le collectif Snarkitecture est une immense piscine à balles blanches dans un décor blanc immaculé au milieu du musée des Arts Décoratifs de Paris.Parce que c'est exceptionnel, et certainement parce que l'on peut s'y baigner au sec, la principale activité des visiteurs était de se mettre en scène, un téléphone ou une go-pro à la main. Cela rend le passage au milieu de ce spectacle fascinant, et donne encore à Colette une modernité que ses 20 ans ne sauraient renier.

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One Day in Soweto - Johannesburg

Sur la route vers le Mozambique avec David, nous décidons de nous arrêter une journée à Soweto pour y voir la maison de Mandela et le musée de l'Apartheid. Je ne peux que recommander de vous y arrêter si vous avez l'occasion de passer par Johannesburg.Le hasard des rencontres de voyages fera que nous passerons le trajet vers Maputo, puis quasiment une semaine à Tofo, avec deux médecins Irlandais qui travaillaient aux urgences de l'hôpital de Soweto. Leur histoire confirme que c'est certainement l'un des quartiers les plus dangereux au monde où vivre, ce fut assez dur à entendre.Nous n'y étions pas confronté bien sûr. En ce jour d'élection locale où le parti ANC connaissait ses premières défaites depuis Nelson Mandela, c'était surtout un moment de célébration de l'histoire de l'Afrique du Sud. Une chorale chantait devant la maison de Mandela, et le petit marché qu'elle devance avait plutôt un air de fête.

1 Day in Soweto

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N’importe où, mais pas n’importe comment - Traverser l’Europe du nord en Volkswagen California

28 juin 2016Les kilomètres ne sont plus grand chose quand on peut aller où l’on veut. Être en totale liberté sur sa destination avec le loisir d’en changer au gré des envies ou des rencontres, c’est rare. Tellement rare que la liberté devient grisante, comme la brise marine d’un Fjord Danois au coucher du soleil.Cette liberté je l’ai eue, l’espace d’une semaine, le long des routes de Belgique, de Hollande, d’Allemagne et du Danemark, en testant le meilleur véhicule que je puisse imaginer pour qui veut pratiquer la photo de voyage : Le Volkswagen California.Volkswagen California - Au bout du Danemark, sur l'île de Mandø

1er jour en douceur vers Anvers

Départ de Paris avec une destination certaine, Copenhague, et des hypothèses d’étapes conseillées par diverses sources sur l’aller et le retour. La première d’entre elles : aller goûter les anguilles à l'escavèche de la ville d’Anvers. A 4h de Paris, facile pour un départ le midi en gardant la soirée à Anvers.Je n’y suis pas resté assez longtemps pour en dire le plus grand bien. A une cathédrale près, le centre d’Anvers ressemble aux centres-villes piétons dupliqués partout. Les franchises s’enchainent, à part quelques chocolatiers je pourrais être à Madrid ou Angers ça ne ferait pas beaucoup de différence.Theaterplein, Antwerpen La liberté offerte par le California est testée une première fois. La route vers la mer est trop longue depuis le centre-ville et dans la mauvaise direction ? J’opte pour un repos en bord de forêt direction l’Allemagne.Le California permet de s'arrêter partout, littéralementComment qualifier en quelques mots le California ? Le confort d’un vrai mobile home moderne dans la carrosserie d’un utilitaire capable de bien rouler. C’est le combo-moderne parfait que vous pouvez emmener sur l’autoroute sans vous sentir lent avec donc cette liberté ultime en toute circonstance.L’autoroute, c’était justement le programme de mon 2ème jour, car j’avais beaucoup de kilomètres à avaler.

2ème jour roulant vers Travemünde, Puttgarden et Nakskov

Les autoroutes allemandes un Dimanche sans camion, c’est un bonheur. Et avec le California je ne faisait pas partie des moins rapides, loin de là. J’ai pu enquiller sans broncher mes kilomètres et même si je manquais un peu de pêche en reprise à cause du poids, j’étais un des plus rapides de la 2ème file.Sur les autoroutes allemandes, le California avale les kilomètres à pleine vitesseLe California est largement assez puissant pour une longue journée de route, si ce n’était pour la hauteur je pourrais être dans une Golf un peu lourde que je ne verrais pas la différence.En partant dès l’aube j’ai pu me promener sur les rives de la mer Baltique tout l’après-midi,  me perdre dans les belles forêts de la côte de Travemünde et goûter du Marzipan.Travemunde - Allemagne, au bord de la mer BaltiqueSe perdre dans Brügmanngarten - Travemunde, AllemagneParce que j'étais parti tôt, j'ai pris le temps d'aller vérifier la force du vent aux abords de Puttgarden pour une petite session de Kite-Surf. Il est bien naturel d'aller tester le combi Volkswagen moderne auprès des artistes de la planche et du vent. Il fait toujours le même effet, comme auprès des amis qui ont croisé sa route : il donne très envie !Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-73Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-75Une fois douché à l'arrière du California, je pousse encore quelques kilomètres pour prendre le ferry en direction du Danemark. En voyant le prix de 100€ pour monter dans le Ferry je me dis que j'aurais dû faire le tour. Mais entre les 200 kms+ et le péage des ponts (50€ en tout), finalement c'est la meilleure solution car nettement plus rapide.Depuis le Ferry, au départ de Puttgarden - Allemagne. Direction le DanemarkTraversée en mer BaltiqueUne fois à terre au Danemark à Rødbyhavn, direction Nakskov à 20 minutes à peine pour aller découvrir les Fjords de cette petite ville à l'ouest.En posant la roue au Danemark, l'impression de calme et la beauté des paysages est saisissante. La campagne est verte, douce, le petit sentiment de sérénité est immédiat. Et au bord du bras de mer Langelandsbaelt, les Fjords de Nakskov ne sont pas impressionnants par leur taille, mais tout y est si bien ordonné que je n'ai qu'une envie : rester.Les Fjords de Nakskov sont paisibles. L'endroit parfait pour un nouvelle étapeIl est temps de vous parler plus en détail du Volkswagen California. Je n'ai jamais été un spécialiste de la technique, je ne saurais bien vous parler de sa motorisation ou de sa tenue de route. Mais le voyage je commence à connaître un peu, et je n'ai jamais trouvé de meilleur compagnon pour être sur la route.Le Volkswagen California est imposant de prime abord, bien plus qu'un combi Volkswagen à l'ancienne. Mais ses qualités routières sont très nettement au dessus, et le confort intérieur est complet pour improviser dans toutes les situations. La banquette intérieure devient un matelas deux places très confortable avec le sur-matelas. En position assise et en retournant les sièges avant vous pouvez déjeuner à 4 avec la table intérieur qui vient pivoter au milieu.Sur les côtés à l'intérieur : une petite penderie, des placards, un frigo, 2 plaques à gaz. C'est serré mais c'est complet. Sur le côté extérieur un parasol se déroule et tient avec 2 pieds, dans les portes vous trouverez une table extérieure et 2 chaises. Si vous voulez vous poser plus d'un soir vous n'êtes pas obligés de rester à l'intérieur. A l'arrière une petite douche qui servira plus en revenant de la plage vu la taille du réservoir.Et clou du spectacle, le toit se remonte à l'aide d'une télécommande pour laisser place à un deuxième lit double. Vous pouvez parfaitement voyager à 4. Le tout, je le reprécise, dans un confort moderne avec des finitions classiques de la marque au renard, et la capacité à rouler vite et bien.J'en veux un, c'est dit. Photographier avec un Volkswagen California permet de se concentrer sur l'essentiel : le plaisir.

3ème jour et les suivants : Copenhague

Départ au petit matin depuis Nakskov, 3h de route à peine pour rejoindre Copenhague, LA destination que je voulais repérer pour Photographes du monde.Je suis tombé amoureux pendant ce voyage. De Copenhague bien sûr. L'architecture, le design, ce sourire constant chez ses habitants et l'impression que la vie y est simple et belle. J'ai exploré la ville comme j'aime le faire, à pied. Car j'ai toujours peur de louper un moment, une photo. Mais il serait certainement recommandé de parcourir Copenhague en vélo, tellement facile et généralisé sur place.jeunesse de CopenhagueCopenhagueRoadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-42Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-19J'ai pris le temps de poursuivre ma série "Open" commencée à Londres, qui commence à prendre forme. J'espère pouvoir avoir un ensemble cohérent rapidement, d'ici 4 ou 5 ans :)Tetris CopehnhagenRoadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-25Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-17Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-24Sit down and enjoy #CopenhagenRoadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-38Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-33Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-34Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-23Assistens KirkegardCopenhague est une ville merveilleuse, je dois bien dire être tombé amoureux. Comment est-ce qu'un peuple si charmant a pu aboutir à la confiscation des biens des réfugiés de Syrie, je ne me l'explique pas. A Copenhague les vélos n'ont pas de cadenas, on vous accueille avec des sourires sincères et tout semble orienté vers une beauté simple et utile.L'attention au détail et l'intérêt pour le design comme art utile est partout, au service du quotidien plutôt que d'une esthétique. 3 jours me semblent nécessaires pour en voir suffisamment et donner envie de revenir. J'ai particulièrement apprécié le quartier de Norrebrø où les marches sont plus longues mais les découvertes plus intenses. Le quartier auto-géré de Christiania me parut une curiosité finalement sans grand intérêt, je n'ai probablement pas assez poussé mon exploration pour y faire de belles rencontres, arrêté par le commerce au grand jour de stupéfiants. Il est dommage que ce quartier, symbole de liberté politique soit si facilement associé à des psychotropes.S'arrêter 3 jours en California est d'une facilité déconcertante. Le camping en plein coeur de Copenhague permet de dormir à l'abri du bruit et de se rafraichir entre 2 longues promenades. Partout les fast-food sont bio, éthiques et beaux, les restaurants gastronomiques 'nouvelle vague' ne manquent pas, quelque soit votre budget vous pourrez trouver une belle place au soleil printanier. La Couronne Danoise rend le coût de la vie un peu au dessus des capitales européennes, mais rien d'alarmant.Et alors qu'il me reste un jour pour parcourir Copenhague, devant une petite difficulté à me garer devant le jardin de Tivoli, je décide de partir. Je laisse Copenhague derrière moi sur un coup de tête pour une petite zone verte que j'avais repéré sur la carte avant mon départ, sur la côte ouest du Danemark face à la mer du Nord, près de la ville industrielle d'Esbjerg.

6ème jour : l’improvisation vers l’île de Mandø

C'est exactement pour cette liberté que j'ai aimé voyager en California. J'ai un doute ? Une Envie ? Je n'ai qu'à partir, on verra bien ensuite.A 3 heures de route à l'ouest de Copenhague, après avoir passé les ponts de Nyborg et Snoghoj et laissé Odense sur ma droite, j'arrive à Esbjerg et me perds sans savoir comment rejoindre cette grosse zone verte cochée sur Google Maps. Aux premiers passants, je leur demande comment aller vers ce qui semble être un parc naturel dont je n'ai pas retenu le nom. Ils ne savent pas bien, m'indiquent le sud, je roule vers le sud.Un panneau m'indiquant un parc classé UNESCO me dit que je suis sur la bonne voie. les routes se rétrécissent, ralentissent, s'éclaircissent. Je ne croise plus personne. Quelques villages où le temps semblent s'être arrêté, où les chevaux se reposent devant un clocher. Fenêtres ouvertes je sens l'air marin, je pousse encore un peu et derrière une petite montée un spectacle éblouissant. Les herbes hautes à perte de vue, de part et d'autre, devant moi la route s'arrête dans le sable et en face la mer du nord. Le soleil de fin d'après midi, une voiture, et 200 mètres plus loin dans la mer deux gros chiens promenés par un couple avec de l'eau jusqu'aux mollets.Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-45Je pourrais rester là, marcher et photographier, mais ce charmant couple me dit qu'en prolongeant ce chemin dans l'eau on arrive sans se noyer sur l'île de Mandø, que la route qui y mène au loin peut être dangereuse à marée haute. J'y aperçois une voiture qui sembler rouler sur l'eau, puis une seconde. C'est que le passage est accessible, je rebrousse chemin et cherche cet accès.La route est lente sur ces cailloux noirs, les oiseaux migrateurs sont déjà partis ou revenus je ne sais pas, ils sont peu autour de moi. Il parait qu'en Août ce sont des nuées, je devrai revenir pour en avoir le coeur net.Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-46Après un détour, l'île sans relief que je devinais depuis la côte est là. Elle ne semble habitée que par les moutons, les maisons qui doivent presque toutes être secondaires sont fermées. La seule référence qui me vient est l'impression d'avoir trouvé "The Shire" du Seigneur des Anneaux, un îlot de nature, de verdure, de sable et d'eau.Arrivé au coeur du village une seule terrasse, où un petit groupe prend l'apéro alors que les propriétaires ferment boutique. Nous sympathisons immédiatement, ils me disent être en séminaire d'équipe pour la marque Echo Shoes dont le siège est à quelques dizaines de kilomètres sur la côte. Ils attendent une cariole qui doit les emmener voir les lions de mer et me proposent de documenter ce petit périple. Je ne me fait pas prier. Mon téléobjectif en réparation au Japon ne me permettra pas de vous montrer les lions de mer, mais je garde quelques beaux souvenirs de notre balade.Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-61Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-60Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-58Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-51Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-52Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-48Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-49Is that even real ? #Mando island in western #Denmark is astonishing - On #Roadtrip wit @vw_france #CaliforniaRoadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-64Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-59

Retour à Paris

Il est temps de revenir, de prendre la route avec ce fier compagnon le California. Je laisse les dunes de Mandø qui ont bercé ma dernière nuit au Danemark, direction Paris. 3 000 kms au compteur, j'ai l'impression d'avoir voyagé un mois, sans aucune fatigue.Roadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-74Discovering the amazing Mando island in western DenmarkRoadtrip - Europe Nord - Anvers Travemunde Copenhague Mando Danemark - Genaro Bardy-68

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Maidan Revolution - PLATEFORM Mag #74

C'est avec une grande joie que j'ai eu la chance de voir mes photos de Kiev publiées dans le PLATEFORM #74 de février 2015.PLATEFORM Mag est un magazine entièrement dédié à la photographie contemporaine que vous pouvez retrouver à cette adresse : plateformag.comVoici la série complète Maidan Revolution, puis le magazine dans son intégralité.PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (21 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (22 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (19 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (18 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (17 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (16 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (14 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (13 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (12 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (11 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (10 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (9 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (8 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (7 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (6 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (5 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (4 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (3 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (2 sur 22) PM73 - Maidan, Kiev - May 2014 - Genaro Bardy (1 sur 22) 

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