Je choisis de ne pas m’en faire
Est-ce que ne pas vouloir avoir d’opinion sur quelque chose fait de moi un nihiliste ? Je dois bien reconnaître ne pas avoir beaucoup apprécié le mot de nihiliste attaché à ma personne, lors d’une conversation il y a quelques jours. Et puis j’ai réalisé que je ne savais pas vraiment ce que signifiait “nihiliste”.
Il y a un an je décidais d’arrêter de manière radicale les informations et actualités. Depuis mon installation au Brésil, j’avais pris l’habitude d’écouter France Info tous les matins. Je prenais plaisir à rester informé sur les affaires de la France. Je crois avoir été drogué à l’actualité et la politique bien avant d’arriver au Brésil, sous différentes formes. Plus aucune lecture d’actualités régulière, je ne réagis maintenant qu’aux alertes sur les sujets qui m’intéressent. Je décidais aussi à ce moment là de remplacer ce temps gagné par l’écoute de livres audio sur Audible.
C’est la meilleure double décision que j’ai prise depuis que j’ai arrêté le Nutella et l’ai remplacé par des pompes.
Je me sens tellement mieux, j’ai annihilé cette anxiété permanente, et surtout… l’actualité politique n’influence plus ma vie quotidienne. Je ne peux pas y faire grand chose personnellement, je n’ai pas besoin de connaître les détails de la dernière guerre ou de la prochaine polémique. Je n’ai pas besoin d’avoir un avis sur tout.
Je me sens directement concerné par cette phrase de Marcus Aurelius :
« Nous avons le pouvoir de ne pas avoir d’opinion sur une chose et de ne pas laisser cela perturber notre état d’esprit, car les choses n’ont pas le pouvoir naturel de façonner notre jugement. »
Quant à savoir cela fait de moi un nihiliste, j’ai fait comme tout le monde face à l’adversité, j’ai Googlé. Et j’ai trouvé la définition suivante, attachée au Petit Robert :
Nihilisme, nom masculin
Idéologie qui rejette toute croyance ; qui refuse toute contrainte sociale.
Négation des valeurs bourgeoises dominantes.
Je ne rejette pas toute croyance, je ne refuse pas toute contrainte sociale. J’ai le sentiment que ma conscience politique ne s’en porte que mieux en choisissant d’approfondir les sujets qui m’intéressent et en refusant de me laisser bercer par la ligne éditoriale de médias dominants. Quant aux valeurs bourgeoises, il me semble difficile de m’exclure franchement de cette classe sociale.
Nihiliste ou non, je m’en fous de ces infos. Je choisis de ne pas être affecté. Et je m’en porte royalement bien, ou plutôt bourgeoisement.
